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réaliser des courts métrages
professionnel Couzinet de Challans. Une formation concrète aux codes de
l'image animée. Une expérience de travail en équipe pluridisciplinaire.

L'utilisation de la vidéo en BEP
Pendant deux années scolaires, les élèves de BEP tertiaire (secrétariat et comptabilité) se sont initiés à la pratique de la vidéo, dans le cadre de deux PAC (Projet d'Action Culturelle). Le premier en 2003/2004 avait pour objectif la création de deux fictions courtes (courts-métrages), le second en 2004/2005 (associé dans le cadre d'un PPCP à l'équipe pédagogique) se proposait de créer cinq reportages.
Les objectifs qui conduisaient cette action étaient multiples :
Former les élèves à l'analyse critique de l'image filmique.
Comprendre de « l'intérieur » les difficultés, les contraintes de la création d'un message filmé.
Découvrir les milieux un peu fermés du cinéma et du reportage télévisuel par la rencontre et le travail créatif avec des professionnels de l'audiovisuel.
Réconcilier l'écrit et l'image à travers des exercices qui lient la rédaction au tournage (ex : le scénario).
Utiliser dans le cadre d'un travail scolaire un média vidéo valorisant à leurs yeux.
Donner une visée concrète et stimulante à l'écrit scolaire.
Trouver un espace d'expression véritable qui permettent aux élèves d'exprimer leurs goûts, leurs préoccupations, dans un travail qui s'éloigne du côté artificiel des devoirs en classe. Dans cet espace, les exigences propres à la démarche scolaire et des capacités créatives plus débridées trouveront un « « terrain d'entente ».
Ouvrir la classe sur le monde extérieur.
La création de deux courts-métrages dans le cadre du PAC 2003/2004.
La mise en place d'un Projet d'Action Culturelle inscrit au projet d'établissement et accepté par le conseil d'administration du Lycée Professionnel permettait de bénéficier de crédits spécifiques pour permettre la coopération avec un intervenant extérieur. Cet intervenant, M. Jean-Charles Gaudin, scénariste de bande-dessinée et réalisateur de courts-métrages, allait tout au long de l'action guider et conseiller les élèves dans leur découverte d'un univers peu familier.
Le projet (voir le document : le PAC « de l'écriture à l'image filmique » 2003/2004) a été présenté en septembre 2003. Le travail de création d'une histoire s'est effectué tout d'abord par groupe de 4/5 élèves. Chaque demi-classe a ensuite choisi un synopsis parmi les projets présentés. Puis le texte élu a été retravaillé par le groupe entier.
Ce synopsis (voir document « synopsis la vie en soi » et « synopsis Lola ») a servi de base pour la confection d'un scénario qui permettait d'anticiper les séquences filmées. Il faut souligner que le synopsis de départ ne correspond pas complètement à l'histoire relatée dans le film, celle-ci ayant beaucoup évolué au cours de l'action. En effet, les enseignements et les conseils sur mesure de l'intervenant ont modifié l'histoire de manière à la rendre « filmable » et qu'elle porte un message à la fois nuancé et évident pour le futur spectateur. Entre autres, les élèves ont dû assimiler les règles de l'écriture du scénario (plans, séquences, angle de vue...). De cet aller et retour est né le produit final, qui s'est même permis de changer en cours de tournage. Dans ce sens, l'écriture d'un scénario s'inscrit sur la durée et demande de s'adapter à des contraintes de tournage ou des problèmes de vraisemblance... C'est donc un exercice long, qui exige des élèves à la fois de la rigueur et de la souplesse. D'autres écrits viennent confirmer l'orientation manuscrite de la préparation d'un film, par exemple les travaux sur les dialogues, les décors, les costumes, le découpage des plans....
Le tournage s'est effectué avec les moyens assez basiques, mais néanmoins suffisants, que nous possédons au Lycée Professionnel Couzinet à savoir un camescope numérique, un micro d'ambiance, un trépied et un clap cinéma. Chaque élève possédait un rôle actif soit dans la réalisation (réalisateur, script, cameraman, preneur de son, accessoiriste, responsable décor ou figurants...) soit dans l'équipe des acteurs (ou plutôt actrices dans une classe à dominante féminine). Le tournage s'est déroulé dans les locaux du lycée pendant une journée entière pour chaque court-métrage.
Enfin, un obstacle de taille restait à surmonter celui du montage, la transformation des rushes en produit fini. Cette possibilité nous a été offerte avec l'aide de l'équipe informatique du CDDP de la Vendée, en particulier M. Lecunff, le responsable. Les élèves ont pu ainsi bénéficier d'un stage de montage numérique à partir du logiciel Pinnacle studio 9, très facile d'accès et simple de maniement.
La confection de cinq reportages dans le cadre du PAC/PPCP 2004/2005
Cette action vidéo avait pour objectifs spécifiques de faire découvrir aux élèves le monde de l'audiovisuel à travers l'expérience de professionnels du reportage télévisuel et de leur donner la possibilité de pratiquer eux-mêmes ce genre d'investigation.
Les intervenants extérieurs de ce PAC étaient M. Le Marignier reporter-rédacteur à France2, M. Gablin professeur d'audiovisuel au lycée Léonard de Vinci à Montaigu (85) et M. Lecunff, responsable informatique au CDDP de la Vendée à la Roche sur Yon (pour la partie montage). Ces intervenants ont permis aux élèves d'appréhender les bases de la construction d'un reportage et de placer cet exercice dans une optique de communication, de transmission d'un message audio-visuel clair en direction d'un public. La réflexion essentielle proposée au cours de ces interventions résidait dans la problématique suivante : que veux-t-on montrer ? quels moyens, quelles démarches peut-on et doit-on employer pour arriver à construire un reportage structuré, porteur de sens ?
Ce PAC était aussi un PPCP et dans cette perspective six collègues ont encadré et conseillé les élèves dans leurs recherches et leurs déplacements en dehors du Lycée Professionnel. Le projet était par ailleurs pluridisciplinaire puisque parmi les matières concernées, on trouvait le français, la communication, l'économie, la documentation...
Au début de l'action, les élèves se sont répartis en cinq groupes et ont choisi un axe d'étude parmi les cinq proposés par les enseignants (axe économique/vie des entreprises, axe langue et culture étrangères, axe vie citoyenne, axe vie associative, axe vie lycéenne - voir document initial « réalisation d'un reportage vidéo » PAC/PPCP 2004/2005). Ensuite chaque groupe a décidé de son thème d'étude précis. Les thèmes retenus ont été les suivants :
Une entreprise « La Mie Câline » et le trajet d'un cookie de sa fabrication à sa commercialisation.
Une société spécialisée dans les sports mécaniques « Planète Racing » (karting...)
La maternité de Challans et les différentes professions qui interviennent dans cette structure.
Les relations école-entreprise en prenant comme supports des élèves de section mécanique générale qui effectuaient un stage dans l'entreprise Cero à Challans.
Des portraits de joueurs de Basket professionnel de l'équipe de Challans.
Les élèves de chaque groupe ont dû échafauder une stratégie en termes de recherches d'interlocuteurs, de contacts, de demande d'autorisation de filmer... Dans certaines administrations, les autorisations sont longues à obtenir et passent par différents étages hiérarchiques, respectant ainsi le droit individuel à l'image et le secret professionnel. Ce dernier était également en vigueur dans certaines entreprises où les secrets de fabrication sont jalousement gardés (pas de caméra, s'il vous plaît...). Les élèves ont dû ainsi s'adapter aux contraintes professionnelles et dépasser les obstacles qui ont jalonné leur recherche (rendez-vous manqués, retard de tournage, impossibilité de trouver un interlocuteur...). Comme pour les courts-métrages, les objectifs de tournage et donc la visée « argumentative » du reportage ont évolué pour donner naissance in fine à un nouveau projet. Cette collecte d'images et de témoignages a duré un trimestre, pendant les heures de PPCP.
L'ultime étape de la création, le montage des séquences s'est révélé lui aussi très délicat, car il fallait produire un reportage significatif, mais aussi attrayant et dynamique... Il s'est agi d'écrire et dire des commentaires, d'adjoindre de la musique adaptée, de créer des génériques et bien sûr de sélectionner et juxtaposer des séquences. Ce travail s'est effectué dans l'effervescence et la tension, chaque groupe ayant à cœur de produire son reportage.
Les reportages, comme les courts-métrages, ont été enfin présentés devant un public de parents et de personnalités au moment des journées portes ouvertes du LP Couzinet, en avril 2005, trouvant là un aboutissement satisfaisant pour des images ayant pour vocation d'être montrées.
Le bilan de ces actions
les élèves ont été entraînés dans une dynamique positive ; ainsi, la longueur de l'action, les difficultés rencontrées et la valorisation finale du travail accompli ont permis de cultiver chez le sens de l'effort sur le long terme, la ténacité, la volonté de réussir et l'esprit de groupe. Des démarches qui ont influés sur leur comportement dans l'institution scolaire et développer leur motivation bien au-delà de l'action elle-même. Ce genre de projet, c'est aussi un peu l'école de la vie, d'un savoir-être social constructif.
En terme de savoir-faire, les élèves ont pu se familiariser au maniement du camescope et du montage numérique, ce qui est un plus au niveau individuel, dans un monde dominé par la culture de l'image, et pourquoi pas ultérieurement un avantage professionnel, qui sait ?
Cette action a permis en outre de cultiver chez eux l'ouverture d'esprit, la curiosité par la découverte de milieux inconnus auparavant : le cinéma et les secteurs professionnels qu'ils ont pu côtoyer dans leurs recherches ou leurs visites. Dans ce prolongement, l'école a pris à leurs yeux, une nouvelle dimension, celle d'une institution non pas repliée sur elle-même, mais ouverte sur le monde moderne.
Leur capacité à appréhender la pertinence, la qualité des images tant au niveau des fictions, des reportages ou des documentaires a progressé dans le sens d'un développement de leur esprit critique. Ils ne regarderont plus les images de la même façon après cette action
Enfin, à travers ce travail de groupe qui nécessitait un investissement important, les élèves ainsi que les enseignants, ont apprécié la possibilité qui leur était offerte d'allier la contrainte, l'effort et le plaisir, ce qui est le but recherché dans toute activité humaine.