La semaine académique de la maternelle est comme chaque année l’opportunité d’ouvrir les écoles aux familles et de rendre explicites les enjeux des apprentissages à la maternelle.
Pour que cette mission prenne tout son sens auprès des familles, il convient de rendre lisibles les objectifs qui sont les siens dans une relation de compréhension mutuelle et de confiance.
Le groupe académique maternelle vous propose cette année quelques éléments sur la mémorisation et l’attention dont vous pourrez vous emparer en vous appuyant, si vous le souhaitez, sur le « répertoire des possibles » de l’année précédente.
Le groupe académique maternelle
Important :
Les éléments qui suivent sont à destination des enseignants afin qu’ils puissent expliciter aux familles comment les activités de l’école maternelle soutiennent le développement de ces fonctions.
Il est essentiel d’expliquer aux familles l’importance de la mémorisation et de l’attention dans le parcours scolaire de leur enfant. La maternelle est la première pierre de ce parcours au cours duquel se poursuit le développement de compétences amorcé dès la première année de vie pour se poursuivre jusqu’au début de l’âge adulte.
Dans chacun des domaines quelle que soit l’activité demandée à l’élève, ce sont des capacités mobilisables et nécessaires à l’apprentissage. L’attention et la mémorisation sont liées au contrôle cognitif qui est centré sur trois fonctions majeures : l’attention sélective, l’inhibition et la flexibilité mentale.
« La qualité des apprentissages scolaires repose notamment sur la capacité de l'élève à mobiliser un système mnésique particulièrement crucial dans ce domaine: la mémoire de travail (Mdt) (Baddeley 2012). Celle-ci lui permet de maintenir l'information active dans l'instant présent, mais surtout d'exercer des traitements de l'information en vue de l'exécution de la tâche demandée. L'efficience de la Mdt est notamment prédictive du développement précoce du langage, des performances en résolution de problèmes, en mathématiques ou encore en compréhension de texte. C'est cette mémoire qui est le support des processus de contrôle cognitif, ensemble de processus engagés dans le traitement de l'information nécessaire à la régulation de la pensée et à l'exécution de tout comportement dirigé vers un but (Rossi 2015). Il a été montré que l'efficience de ces processus, véritables outils cognitifs de l'apprentissage, constitue un meilleur prédicteur de la capacité de l'enfant à s'adapter dès l'école maternelle que son niveau d'intelligence.»
Extrait de « Découvrir le cerveau à l'école, les sciences cognitives au service des apprentissages» - éditions Canopé
L’attention sélective est la capacité à porter son attention sur un élément et donc à parvenir à ignorer tout distracteur.
Exemple :
Être en capacité à porter son attention à une consigne passée par l’enseignant me demande d’ignorer le joli collier ou le beau vêtement de mon camarade.
Le maître me demande d’écouter l’histoire, « en restant bien concentré, et en essayant de me faire un film dans ma tête ». Pour réussir, je dois être en capacité de porter mon attention sur ce que raconte le maître, en ignorant des affichages et dessins accrochés au tableau pour préparer la fête des parents.
L’inhibition permet de supprimer temporairement une réponse habituelle ou d’interdire l’entrée d’informations inappropriées en mémoire de travail.
Exemple :
Être en capacité de ne pas parler de mon weekend chez mes grands-parents alors que la classe est concentrée sur la lecture d’un album.
Être en capacité de réfréner mon envie de lancer mon ballon alors que l’enseignant me demande de le faire rouler.
La maîtresse nous propose un parcours d’équilibre en salle de motricité : « nous devons franchir la rivière, en passant par tous les obstacles, sans mettre un pied dans l’eau ». Pour réussir, je dois être en capacité de réfréner mon envie de courir, de marcher vite ou de doubler mes copains.
La flexibilité mentale est la capacité à changer de représentation et de stratégie, à adopter une perspective différente et à se concentrer sur l’information pertinente en écartant les autres informations.
Exemple :
L’ordinateur affiche le « jet de dés » ci-contre. Je dois avancer mon pion, mais je ne peux pas compter les points sur les dés, comme je le fais habituellement.
Dans cette situation, je dois être en capacité de trouver une nouvelle stratégie. Je reconnais le « 6 ». Je peux compter à partir de 6, plutôt que de reprendre le comptage de tous les points.
Jouer à des jeux comme celui de « Jacques a dit » avec ses enfants permet de développer l’attention, l’inhibition et la flexibilité.
La mémorisation est un processus mental qui permet à des informations d’entrer dans la mémoire, d’y être maintenues et d’être rappelées en fonction des besoins.
Ce rappel d’informations, dès lors qu’il est automatisé, va permettre à l’enfant de traiter des situations plus complexes avec plus de facilité et rapidité.
Exemple :
Connaître le résultat de certains calculs simples va permettre de résoudre plus rapidement un problème ; connaître les paroles d’une chanson par cœur permettra de se concentrer davantage sur l’intonation.
Jouer à des jeux comme le memory ou l'oeil du lynx avec ses enfants permet de développer la mémoire.
Remarque :
Même si ce n’est pas le thème central de la semaine de la maternelle, certains parents peuvent vous interroger sur l’usage des écrans en lien avec la thématique. A ce propos, une étude de la DEPP vous permettra d’apporter quelques éléments de réponses objectifs. La note d’information de juin 2025 est intitulée : Usage des écrans par les enfants de 3 à 4 ans, pratiques et liens avec les apprentissages.
