Espace pédagogique

une "folie"

Une petite construction qui permet d'aborder les notions de structure, d'échelle, d'échelle des hauteurs et d'utiliser l'outil informatique.

compétences - exploiter des logiciels, expérimenter, créer, valider des items du B2i
questions - espace, espace représenté; image, illusionnisme, volume, objet, fabriqué, construit
les objectifs

Je souhaitais que les élèves travaillent sur la notion de structure en étant confrontés aux problèmes suivants :
- la structure et son aspect fonctionnel (ossature)
- les partis pris possible de masquage ou de mise en évidence de la structure.
- la notion d'équilibre présente dans toutes constructions.


selon le Littré, le terme "folie" désigne des petites constructions faites avec des branchages, ou feuilles, ou feuillées.
 



Construire des folies m'est apparu alors une solution pour que les élèves soient amenés à aborder cette notion d'architecture sans que l'on fasse l'impasse sur l'une des composantes essentielles de l'architecture : la fonctionnalité. La « folie » pouvant être totalement inutile
(folies Siffait) il est alors possible de laisser libre cours à l'imagination  et de ne pas tromper les élèves en leur laissant croire que toute construction fantaisiste comportant des ouvertures peut être une architecture habitable.
Toutefois la question de l'utilité reste présente, une folie n'est pas nécessairement fonctionnelle,  mais si elle existe c'est qu'elle a une raison d'être. En demandant aux élèves d'imaginer une folie du 21e siècle j'espère les amener à se questionner sur ce qui pourrait être « fou » à notre époque, ce qui sera l'occasion d'aborder des constructions architecturales de diverses époques et de repérer en quoi elles sont marquées par les préoccupations de leur temps, mais aussi par les moyens techniques dont on disposait.
La notion de structure pouvant tout aussi bien concerner la sculpture, les "folies" pouvaient permettre de mettre en évidence les liens existants entre architecture et sculpture.
première étape

Depuis l'antiquité des « folies » (petites constructions) sont construites dans des parcs et jardins.
Faites la maquette d'une « folie » du 21e siècle qui serait installée dans le lieu choisi parmi ceux qui vous sont proposés.(photos)

Aucune autre information n'est donnée sur les « folies » afin que les élèves ne soient pas influencés. La proposition risque d'être un peu désarmante, elle conduira peut-être vers des directions inattendues.

Une vingtaine de photos de parcs et jardins est projetée en grand format. Ces mêmes images sont imprimées au format 10X15 env. et à la disposition permanente des élèves.

1 / choisir le lieu où serait construite la folie,
2 / faire la maquette en utilisant les matériaux proposés :
pics en bois, rotin, ficelle, non tissé de différentes couleurs, papiers fantaisie, feuilles sèches, raphia, moustiquaire métallique, moustiquaire plastique, plastiques, carton plume, colles diverses.

2 séances à l'issue desquelles chaque élève devra photographier sa  maquette
 


deuxième étape

à partir de la photo imprimée de votre « folie »,
sur calque, dessinez des personnages qui nous ferons comprendre :
- comment «fonctionne»,
- à quoi sert votre «folie».


travail au stylo noir



la verbalisation a eu lieu après ce second temps de travail
Parmi les points  soulevés, il fût question dans un premier temps de la nécessité à ce que l'ensemble soit équilibré.
Puis je leur ai demandé si c'étaient bien des "folies" et pourquoi.
- " oui, parce qu'on n'a jamais vues de choses comme ça ."
- " c'est un peu fou tout de même de faire une sorte de lit au milieu d'un parc "(folie1)
- " les espèces de pyramides , elles ne servent à rien." (folie3)
- " pour certaines ont dirait des sortes de cabanes. " (folie 4)
- "  il y en a qui ressembleraient plutôt à des sculptures. " (folie2)
- " oui, pour décorer le parc. "
A propos du fait que la folie devait être du 21e siècle,  ils estimèrent qu'elles l'étaient dans la mesure où là encore il n'avaient jamais vu de choses de ce type dans les siècles précédents.
En ce qui concerne l'utilité de cette "folie", ils constatèrent qu'ils en avaient fait des "objets" essentiellement ludiques.
Nous nous sommes ensuite attachés à regarder les structures et ce qu'on en voyait. Beaucoup étaient apparentes, tout comme les systèmes de fixation que certains élèves avaient même utiliser pour "décorer" afin de les mettre en valeur. Pour les structures cachées, ils remarquèrent une très fréquente utilisation de matériaux transparents ou peu opaques qu'ils justifièrent dans le fait que la structure ne méritaient pas bien souvent d'être cachée parce qu'ils la trouvaient "belle".
La dernière partie de la verbalisation a concerné la notion d'échelle présente avec l'apparition des personnages sur le dessin au calque ( ici présenté détouré pour une meilleure lisibilité).
Ils prirent alors conscience de l'immensité de leur projet. Je les ai alors invités à insérer leur photo de maquette dans la photo de parc choisie et à y ajouter des personnages que je leur proposais. Ce fût l'objet de la troisième partie de ce travail qui s'est faite avec le logiciel photoshop déjà connu des élèves.


troisième étape
Intégrez votre « folie » dans votre paysage, ajoutez-y des personnages parmi ceux qui vous sont proposés en respectant la notion d'échelle.
travail informatique avec photoshop.
il a juste été rappelé les outils à exploiter, les élèves ayant déjà les années passées utilisé le logiciel concerné.
baguette magique
gomme
sélectionner/intervertir
copier/coller
agrandir
déplacer
hiérarchisation des calques
Le travail s'est très rapidement fait, il a donc été aisé de projeter de suite les images obtenues et de constater collectivement que si tous les élèves avaient diminué la taille des personnages avec l'éloignement ( notion abordée en 6e) il y  avait des images que les élèves ne trouvaient pas satisfaisantes mais ils n'arrivaient pas à trouver pourquoi . ( "ça fait bizarre", "ça fait pas vrai") En fait les placements des personnages n'étaient pas toujours "justes" par rapport à la ligne d'horizon mais comme je souhaitais qu'ils trouvent pourquoi par eux-mêmes j'ai alors envoyé quelques élèves qui avaient terminé prendre des photos dans la cour avec pour consigne :
placez-vous dans l'espace de la cour afin de montrer qu'elle a une profondeur.
Après l'observation de celles-ci et discussion, ils comprirent ce qu'ils devaient modifier pour obtenir un résultat qui semblait plausible.

On fit le point au moment de la verbalisation en abordant la question de l'échelle de la "folie" par rapport au paysage et aux personnages; en parlant de la hauteur de la ligne d'horizon et du regard du spectateur ainsi que de l'échelle des hauteurs.
références

-  les folies de Robert Tshumi -  la villette
- les folies du chateau de Groussay
- le kiosque de restauration rapide de St Nazaire, présenté comme étant une "folie"  (voir le site architexture)

Information(s) pédagogique(s)

Niveau :
4ème
Type pédagogique :
leçon
Public visé :
enseignant, élève
Contexte d'usage :
classe
Référence aux programmes :
notions de structure, échelle et représentation de l'espace