Du fragment à l'oeuvre, entre image et matérialité
Pourquoi s'approprier des gestes artistiques ? Dans quelles mesures le support peut-il susciter un travail entre image et matérialité ?
« L’affiche permet de jouer sur divers degrés d’appropriation, de transformation ou de refuser toute autre intervention que celle consistant à décoller un fragment de mur qui l’expose. » Raymond Hains
Travaux réalisés par Lina, Hermine, Clémence, Maëva et Suzanne. Terminale, enseignement optionnel.
Vivre une expérience. S'approprier un geste artistique.
Rue Henri IV - Nantes - 9 mars 2020 Aller dans la ville, sortir de l’atelier... Nous regagnons à pied sous la pluie, en longeant le cours St-Pierre, la rue Henri IV au croisement de la rue Richebourg. Magnifique palissade de chantier, recouverte d’affiches depuis quelques mois déjà.
Les élèves sont invités à convoquer le geste historique des affichistes.
Ce geste performatif implique le corps. Pour les élèves, c’est une expérience éprouvante, inédite, vivante, ludique, physique, gênante... Une curiosité et une étrangeté aussi... Ils se sont impliqués en collectant, en choisissant tout en sachant que ces fragments d’affiches seraient à exploiter de retour en classe.
Retrouver une pratique personnelle en atelier.
Les fragments d’affiches tapissent les tables disposées en ilôts de la salle d’arts plastiques.
Les élèves prennent place, projection d’une vidéo :
Jacques Villeglé, le ravisseur.
Il s’agit par ce choix pédagogique d’assurer une transition entre l’expérience vécue des élèves au regard de l’expérience de l’artiste, figure tutélaire des affichistes, Jacques Villeglé.
Ce document ouvre le propos autour du mouvement des Nouveaux Réalistes qui fait écho à l’affirmation du réel dans la pratique artistique.
Il ouvre au débat et permet un retour sur expérience, et une projection sur le « à venir ».
Les élèves sont invités à rechercher des termes qui caractérisent les fragments d’affiches.
Des caractéristiques visuelles qui définissent les images des affiches sont énoncées : déteintes, tâchées, illisibles, polychromes, publicitaires, abstraites ...
Les fragments sont également définis à travers leurs caractéristiques matérielles : fragiles,souples, rigides, fripés..
Des liens entre matérialité et images sont alors tissés.
A partir des éléments récoltés, les élèves se lancent dans une production entre 50 cm et un mètre de largeur et 10 cm et 2 m de hauteur. Ils doivent révéler la présence des fragments...
Ils choisissent et adaptent leurs matériels et outils en fonction de leurs intentions et partis pris : grattage à la pointe de compas, découpage/collage, utilisation de pastels gras, de crayons de couleurs, de feutres, techniques mixtes, produits de maquillage, etc.
Introduire le réel comme matériau ou élément de langage plastique permet de mesurer les incidences sur les pratiques plastiques et favorise ainsi le questionnement autour du statut de l’oeuvre.
Télécharger les textes d'intentions de Lina et Suzanne en cliquant sur leurs travaux.
Découvrir le film sur Jacques Villeglé
Jacques VILLEGLE , le ravisseur/centre Pompidou
Film réalisé par C.Bahier en avril 2013 à partir d’extraits de l’entretien réalisé en 2008 par S.Duplaix à l’occasion de l’exposition « Jacques Villeglé : la comédie urbaine ».