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faux voir en vrai

Une première séance pour aborder les relations image et réalité à travers la représentation de plats alléchants.
J'avais envie de travailler un projet dans le cadre de la semaine du goût.
Tout a commencé par une discussion avec le cuisinier du collège. J'ai posé certains mots : nourriture, plats, couleurs, matières, matérialité, réalisme,...
Puis j'ai pensé à Spoerri et à ces "tableaux pièges», à Chardin et à la peinture intitulée « La Raie », j'ai regardé Sophie Calle et son « régime chromatique » et puis "Charlie et la chocolaterie" de Tim Burton, un passage précis.
L'idée de confronter les plats du chef cuisinier à ceux crées par les élèves, questionner l'illusion, le vrai et le faux, est apparue très vite assez séduisante.
1/ A partir des matériaux mis à votre disposition ( pâte à modeler colorée, carton, peinture,...), réalisez un plat de votre choix que vous présenterez dans une des assiettes proposées.
2/ Réalisez une photographie de votre production. 2 séances.
Références artistiques :
Gustave Courbet, Claes Oldenburg, Roy Lichtenstein, Ron Mueck, Thomas Demand.
Comment donner à un objet fabriqué un aspect identique à celui de la réalité ?
Les élèves font appel à leur capacité d'observation, de mémoire, pour analyser des matériaux, des textures, des couleurs, des formes.
L'élève est face à un choix : soit un choix dans la forme de la représentation, soit dans la manière de représenter afin d'imiter la réalité.
Les élèves sont également amenés à s'interroger sur la photographie : comment exploiter ce médium afin de construire une image pour tromper le spectateur ? Comment donner l'illusion de la réalité par la photographie ?
La photographie pourrait être un rebond, ou une autre séance pour fabriquer l'image définitive, image allégorique ou poétique, documentaire ou artistique.
Le volume est ici l'image d'un plat. La matérialité de l'objet tridimensionnel apporte un souci de réalisme fort, par le choix des textures et des couleurs.
La photographie apporte des questions liées à la lumière, au cadrage et cherche ici à donner l'illusion du vrai. Cette photo doit-être prise lors de la séance car pour donner l'illusion du vrai "plus vrai que vrai", il faut que ce soit fait au cours de la séance : la peinture n'attend pas à cause de sa qualité de brillance qui imite le coulis par exemple. Les élèves devront photographier leur production pendant l'effectuation et avant la verbalisation.
Références initiales:
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Erro, Foodscape, 1962 | Claes Oldenburg, Lunchbox, 1961 |
Lors de la verbalisation, les élèves ont évoqué la brillance de la peinture fraîche qui donnait l'illusion du coulis, en particulier sur la photographie ou le contraste mat/brillant était plus évident.
Dans leurs réalisations, ils ont tous cherché la ressemblance la plus fine possible, essayé de trouver les formes, les couleurs, les textures les plus proches de la réalité. La photographie, en mettant à distance le référent, a renforcé l'illusion.
Au début, je pensais uniquement papier, carton (pour que ce soit facile à manipuler et que les élèves aient tout de suite des matériaux à disposition) mais en expérimentant le dispositif, on se rend compte des difficultés "techniques" qui ici n'apportent rien de particulier. Il faut par conséquent proposer une autre matière, à la fois attirante et facile à manipuler. Je me suis rappelée le film d'animation réalisé l'année dernière avec de la pâte à modeler, je me souviens encore de toutes ces couleurs et des paquets assemblés les uns à côté des autres. Les mêmes couleurs que "Charlie et la chocolaterie", cette profusion de sucreries et de couleurs, j'ai aussi pensé à un tableau d'Erro. Cette pâte à modeler qui rappelle l'enfance et qui donne envie de manipuler, de modeler et qui permet surtout d'obtenir des résultats séduisants.
Information(s) pédagogique(s)
Les images et leur relation au réel : cette entrée s'ouvre au dialogue entre l'image et son référent « réel » qui est source d'expressions poétiques, symboliques, métaphoriques, allégoriques ; elle met en regard la matérialité et la virtualité.