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la peinture en morceaux, un morceau de peinture
Déconstruire et reconstruire un tableau par la fragmentation et l'agrandissement en peinture.

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Cette proposition a été motivée par la volonté de confronter les élèves de seconde à des questions (simples) de peinture, partant du constat que celles-ci n'avaient pas été véritablement abordées cette année, et que les élèves appréhendaient dans l'ensemble le format raisin (le plus communément mis à leur disposition) par habitude et sans s'interroger réellement sur celui-ci, son implication en terme d'échelle, de geste, d'outils. L'idée était aussi de proposer aux élèves une situation qui fasse émerger une pluralité de notions liées à la pratique picturale, qui leur permette de produire un morceau de peinture, et qui combine enfin travail individuel et projet collectif.
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Dispositif
4 reproductions de tableaux ont été choisies et découpées en petit morceaux :
Chaque élève tire au sort un de ces fragments qu'il est invité à reproduire à la peinture et «en grand» (sur un format 50 x 50 cm pour les carrés, 50 x 65 cm pour les rectangles).
A ce stade, aucun d'eux n'a une vision globale de l'œuvre à laquelle appartient le fragment pioché, ce qui s'avère être une source réelle de motivation, puisqu'il avait bien sûr été annoncé dès le départ que tous les morceaux, une fois achevés, seraient assemblés pour former 4 grandes peintures.
Ils sont libres de choisir les outils, les médiums (gouache, acrylique), de dessiner au préalable ou non. Le temps imparti pour la réalisation est de 2 heures (dans les faits, certains eurent besoin de 3 heures, d'autres en revanche réalisèrent 2 «fragments», ce qui avait été prévu de manière à ce que les 4 ensembles soient complets).
- La chute d'Icare, de Pierre Bruegel l'Ancien, 1558 (en 15 fragments carrés de 5 x 5 cm)
- Autoportrait, de Vincent Van Gogh, 1889 (en 12 fragments rectangles de 6,5 x 5 cm)
- Nu dans le bain, de Pierre Bonnard, 1936-38 (en 15 fragments carrés de 5 x 5 cm)
- La femme qui pleure, de Pablo Picasso, 1937 (en 9 fragments rectangles de 6,5 x 5 cm)
Chaque élève tire au sort un de ces fragments qu'il est invité à reproduire à la peinture et «en grand» (sur un format 50 x 50 cm pour les carrés, 50 x 65 cm pour les rectangles).
A ce stade, aucun d'eux n'a une vision globale de l'œuvre à laquelle appartient le fragment pioché, ce qui s'avère être une source réelle de motivation, puisqu'il avait bien sûr été annoncé dès le départ que tous les morceaux, une fois achevés, seraient assemblés pour former 4 grandes peintures.
Ils sont libres de choisir les outils, les médiums (gouache, acrylique), de dessiner au préalable ou non. Le temps imparti pour la réalisation est de 2 heures (dans les faits, certains eurent besoin de 3 heures, d'autres en revanche réalisèrent 2 «fragments», ce qui avait été prévu de manière à ce que les 4 ensembles soient complets).
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Points, notions et questions soulevés par les élèves lors de la verbalisation
Figuration / Abstraction
Figuration / Abstraction
- Un fragment d'un tableau figuratif peut se révéler totalement abstrait.
- Les différents degrés de réalisme dans la figuration des œuvres de départ, les différentes manières de figurer le réel entre les 4 peintres, la notion d'écart.
- Dans quel sens regarder un fragment abstrait ? Y a-t-il forcément un sens ? L'autonomie - ou non - de ce détail abstrait. Les différentes formes d'abstraction (par la couleur, la touche, la composition, le all-over, etc).
Le détail
Ce que révèlent les détails d'un tableau en termes de narration (chez Bruegel), d'écriture picturale, de limites et de cadrage (champ, hors-champ), de compréhension générale de l'œuvre et du travail de l'artiste (cf Daniel Arasse, Le Détail. Pour une histoire rapprochée de la peinture).
L'échelle
La matérialité
- L'importance des dimensions de la reproduction d'une œuvre d'art et son incidence sur son appréhension (par exemple, pour Bruegel, la reproduction de départ - légèrement recadrée - mesurait 15 x 25 cm, contre 74 x 112 cm pour l'œuvre originale, et 150 x 250 cm pour la réalisation des élèves).
- Ce qu'induit le format utilisé au niveau du geste, de la posture, du choix des outils, etc.
La matérialité
Les médiums utilisés sont essentiels et ont chacun leurs caractéristiques propres : les 4 œuvres de départ étaient peintes à l'huile (sur bois pour Bruegel, sur toile pour les 3 autres) alors que les élèves ont peint sur papier avec de la gouache et/ou de l'acrylique, ce qui ne permet pas de produire les mêmes effets en ce qui concerne la transparence et l'opacité, la brillance et la matité, l'empâtement et la fluidité, la manière d'appliquer la peinture par couches successives ou non, d'utiliser les qualités du support, etc.
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La partie, le tout
Lors de la découverte (très attendue) des fragments ré-assemblés, de la réalisation collective constituée des parties réalisées individuellement, la satisfaction de voir le travail abouti (et de très grand format) se double aussi d'un étonnement devant l'unité, relative ou non, de chacun de ces ensembles qui peuvent s'apparenter à des « images à facettes ». C'est là l'occasion de repérer et de nommer ce qui relève de l'unité, de l'hétérogénéité ou de la discontinuité, de remarquer ainsi les transitions, les correspondances, les ruptures d'un morceau de peinture à l'autre. Ces passages s'avèrent être plus ou moins marqués et manifestes dans des domaines de nature différentes :
- ce qui serait de l'ordre du dessin (et en particulier les proportions)
- de la peinture (la couleur et sa perception, la luminosité, la facture, la touche, les différents types de peinture utilisés...)
- de la singularité de chaque élève (dans la perception, l'interprétation, l'exécution).
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Références et prolongements
Outre les 4 œuvres de départ, il a été montré aux élèves les cubomanies de Ghérasim Luca ainsi que des œuvres de David Hockney (Mother, Pearlblossom Highway, Chair) de manière à amorcer la proposition suivante «Fragmenter / Recomposer», travail individuel avec les outils numériques.
Thierry Froger,
lycée Champ Blanc (Le Longeron)
Information(s) pédagogique(s)
Niveau :
2nde
Type pédagogique :
leçon
Public visé :
élève, enseignant
Contexte d'usage :
classe
Référence aux programmes :
L'observation et la ressemblance. - Les propriétés physiques de la matière et la technique - "comprendre, dans la pratique, le rôle joué par les divers constituants plastiques et matériels (médium, geste, outils) et savoir les utiliser"
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