Un travail autour du dessin et de l'animation : à partir de l'analyse graphique d'œuvres (lignes de force), les élèves doivent produire une animation qui réexploite cette analyse.
Ce travail a été effectué au milieu de l'année scolaire, les élèves ayant un peu plus d'autonomie et d'aisance par rapport aux outils d'analyse et techniques. D'autre part, le groupe étant inscrit dans le programme « Lycée au cinéma », ils avaient vu les courts métrages "Peur(s) du noir" (Blutch, C.Burns, M.Caillou, P.Di Sicullo, L.Mattoti, R.McGuire). L'objectif de ce travail était multiple : exploiter des capacités d'analyse des œuvres (organisation, composition, lignes de force, forme/masse, couleurs, lumière), dépasser l'utilisation du dessin «seul» (soit préparatoire, soit exercice) et de le «dynamiser», l'utiliser pour lui-même et de travailler à la fois avec des outils informatiques simples (photofiltre, paint.net, movie maker, pinnacle studio, audacity) et de travailler en équipe.
Séance 1 : dessins d'observation
Documents projetés : Paul Cézanne, La Montagne Sainte Victoire, vue des Lauves, 1902-04 Nicolas Poussin, Orfeo et Euridice, 1651 Georges Braque, Viaduc à l'Estaque, 1908 Claude Le Lorrain, Port de mer couchant, 1639 Vincent Van Gogh, Champ de blé et cyprès, 1889 Camille Corot, Souvenir de Mortefontaine, 1864 Claude Monet, La Pie, 1868-69
A partir des images projetées en cours, réalisez plusieurs croquis qui dégageront les lignes de force et les couleurs principales . Travail à l'encre de chine (noir ou couleur), format fourni.
Puis vous développerez plusieurs croquis afin de mettre en avant le rythme interne du paysage (lignes de force et couleurs).
Séance 2 : préparation de l'animation
A partir des croquis précédents, vous réaliserez un synopsis répondant à la proposition « le paysage vibre... s'anime... ». Pour cela vous écrirez un synopsis et réaliserez un story-board. Support : papier ; format : demi-raisin
La séquence intégrera différents plans et différents angles de vue, de la lumière, du son ou de la musique... La durée de l'animation sera comprise entre 30 secondes et 1 minute Contrainte : utilisation de logiciels informatiques.
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Séances 3, 4 et 5 : réalisation de l'animation
1. Réalisation, montage, finalisation. 2. Diffusion et présentation orale.
Rapport au programme :
Travail d'analyse et d'observation ; travail de ré-exploitation d'une analyse graphique ; mise en place d'un nouvel espace dans le dessin (l'écran au lieu de la page) et du mouvement.
Problématique :
A partir de l'analyse structurelle d'œuvres, et en exploitant plastiquement cette analyse, comment mettre en mouvement un dessin/des dessins ?
Notions :
Organisation, composition, structure, ligne de force, axe ; couleur dominante, masse colorée, lumière directionnelle, contraste ; espace ; Croquis, schéma ; Rythme visuel, temps de la réalisation et temps de la vision ; Narration, suite ; synopsis, story-board; Image en mouvement, mobile, virtuelle.
Références :
Robin Rhode, Chalk pipe William Kentridge, Automatic Writing Sadie Benning, Play Pause, 2007 Cribble, She Farted And Created The World, 2010
constat
Travail long et laborieux (les logiciels ont des marges d'exécution limitée), problème de compatibilité de fichiers, nombre d'œuvres trop important en point de départ (resserrer davantage)... mais l'expérience fut assez riche car dans l'ensemble les élèves ont exploité des savoirs concernant des logiciels, construit des histoires et l'animation permet de dépasser cette « contrainte » du dessin dans leurs esprits...
- La forme et l'idée : qu'il s'agisse de l'esquisse, du croquis, de l'étude, de l'ébauche, de l'épure ou encore du schéma, le dessin est ici mis au service du projet, du dessein (disegno). Il s'agit donc d'expérimenter le processus qui va de l'idée à la réalisation et d'approcher les modalités par lesquelles la pensée prend forme. - Le dessin de l'espace et l'espace du dessin : dans toutes les civilisations, la relation qu'entretient l'homme avec le monde s'illustre par la manière dont il conçoit et représente l'espace. La représentation de l'espace repose nécessairement sur un système qui produit des équivalents plastiques. On observera que le dessin génère également son propre espace, qu'il migre d'un support à l'autre, révèle ce support ou parvient à s'en dégager.