l'ombre blanche

Les élèves avaient découvert lors des séances précédentes ("du modelé au modelage") la photographie argentique noir et blanc et ses processus de réalisation : prise de vue et tirage du négatif à l'agrandisseur. Il a semblé opportun, pour clore cette séquence sur l'ombre, de les amener à appréhender d'une manière plus exploratoire la matérialité de l'image argentique en réinvestissant la technique initiée par Man Ray sous le nom de rayogrammes ou rayographies.

Car, s'il s'agit bien d'un jeu avec la lumière, c'est aussi  l'occasion  de prendre conscience, dans la pénombre du laboratoire, de l'essence fantômatique de l'image argentique, une image qui s'invente par contact et par empreinte, une image où la lumière crée du noir et où l'ombre se revèle blanche.

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La demande formulée (oralement) aux élèves est la suivante : en utilisant le négatif de votre portrait effectué lors du travail précédent ("du modelé au modelage"), créez une nouvelle image lors du tirage à l'agrandisseur en vous inspirant de la technique des rayogrammes. Vous pouvez intégrer des éléments de votre choix que vous aurez trouvés ou préparés. Tentez d'instaurer un dialogue pertinent entre l'image du négatif et ces éléments qui viendront la modifier, la brouiller, la réinterpréter.

Une majorité d'élèves, après plusieurs tâtonnements liés en particulier à l'échelle et aux différentes qualités d'opacité des matériaux, ont utilisé des objets (bijoux, outils), des végétaux, ou des éléments découpés dans le papier et le carton. Quelques uns ont expérimenté la surimpression de négatifs ou la double exposition. Un autre enfin, détournant la proposition, a appliqué le révélateur au pinceau et par projection.