totem

Cette ressource pensée et réalisée dans le cadre des programmes précédents peut être adaptée pour aborder les questions des programmes de cycle 3 et 4 en collège.

.

Objectifs

• (Re)découvrir la sculpture d’Yves Millecamps devant laquelle ils passent tous les jours,

• Remobiliser les compétences et les connaissances de fin de 6e liés à la sculpture,

• Favoriser la cohésion du groupe.

.

Quelles questions les élèves vont se poser ?


Des questions d'ordre technique :

• Quel papier choisir ? En fonction de quel critère (matière, couleur, …) ?
• Comment mettre en forme ces papiers, comment les assembler, comment faire pour que ça tienne debout, …

Autant de questions qui permettent de réactiver dès le début de l'année les apprentissages de fin de 6ème.


Des questions d'ordre sémantique :

• Comment faire pour que le travail du groupe se distingue des autres ?
• Ce totem sera-t-il figuratif ?

Le totem fait référence pour les élèves : Koh-Lanta, le Jungle Speed, les indiens, ...


La verbalisation en début de séance permet de dégager rapidement les notions essentielles :

verticalité, superposition, figuratif, sculpture/statue, emblème, représentation d'un clan, marquage du territoire, …

Le cours suivant, les productions sont disposées à l'extérieur, sur un banc en pierre à l'entrée du bâtiment principal. Le caractère inhabituel de la situation et le vent qui fait tomber les productions rend l'attention difficile à mobiliser. Mais face à ces totems qui ne veulent pas tenir debout, des questions se posent et la discussion s'engage autour des notions de verticalité, de socle. Puis la sculpture de Millecamps à côté de laquelle nous nous étions installés semble apparaître soudainement. Un dialogue s'instaure entre les productions et l’œuvre. Des similitudes sont repérées, à commencer par la verticalité qui ouvre à des questions de sens. Si les élèves ont pu associer aisément la verticalité des totems amérindiens à la fonction de représentation du clan, celle de l’œuvre de Millecamps est plus difficile à cerner.






Cet élan vers le haut ne représente-t-il pas finalement un des enjeux du collège ?


Puis des différences : l'une est abstraite, les autres figuratives. La distinction encore un peu floue pour certains entre sculpture et statue se précise alors. Plusieurs totems, comme ceux des amérindiens sculptés dans des troncs, ont des formes fermées, cylindriques. La sculpture d'Yves Millecamps se présente comme des bandes de papier pliées, enchevêtrées, tressées, des formes ouvertes qui laissent passer le regard.

Les imperfections de certains assemblages de papier font écho aux pièces de la sculpture qui se délabre. La rouille, les pièces qui se désolidarisent de la structure renvoient une image négative qui est très vite repérée par les élèves. L'un d'eux demande s'il est possible de la rénover : c'est l'occasion de parler de restauration et des questions que cela pose (budget, respect du travail de l'artiste, …) et de remarquer les vis qui ont permis de consolider l’œuvre mais qui la dénaturent. Ces imperfections,liées aux outrages du temps, leur permettent surtout de prendre conscience qu'il en va de même pour leur production : quel image du “clan” renvoie un totem dont les différentes parties sont mal fixées, dans lequel le scotch est utilisé sans préoccupation esthétique, dans un rôle purement fonctionnel ?


Finalement, passé le moment d'excitation lié à une situation inhabituelle, les échanges auront été riches, et lorsque nous remontons en classe, chacun sait ce qu'il a à faire pour terminer le travail. Certains ajoutent, d'autres reviennent sur ce qui avait été fait. Dans un groupe, chaque élève fait le contour de sa main sur une feuille de couleur différente et le découpe avant de l'intégrer au travail :