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errances, projet de julia
Le dessin comme pratique relationnelle.

Le projet de Julia répond à une proposition : "Le quotidien comme objet".
Dans un premier temps, il s'agissait de formuler des pistes, des intentions, des mots-clés.
Dans un premier temps, il s'agissait de formuler des pistes, des intentions, des mots-clés.
Julia : rencontres, échanges, intimité, sociabilisation, temps libre, itinéraire familier, errance, regards, portraits, saisie d'un moment, mémoires floues, élément liquide, support, texture, dessins, tramway...
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Explorer mon quotidien en croquant des passagers dans le tram « directement dans la vie » selon l'expression de David Hockney.
Mon quotidien n'est pas si connu que ça. Nouveau regard sur ma réalité. Voir, observer ce qu'on ne regarde plus par habitude ou conventions sociales. On croise de nombreuses personnes sans les voir au long de la journée; elles ne sont qu'images qui passent et qu'on oublie. Il n'y a pas de contact. C'est particulièrement vrai dans le tram qui n'est pas vraiment un lieu en lui même mais un entre deux, la jonction d'un point à un autre. C'est un moment vécu comme un déplacement qui na pas de but en lui même. Il n'a pas de réalité présente, il n'est que le passage obligé entre l'avant et l'après. On porte donc peu d'intérêt à ce qui s'y passe et aux gens qui s'y trouvent.
Le fait d'agir de dessiner ouvertement une personne parmi cette masse rompt ce phénomène. C'est une sorte d'invitation à la rencontre. Redonner sa densité à la personne humaine, elle n'est plus qu'une image. Intrusion dans l'intimité. Provoquer les gens et voir leur réaction, un dialogue muet, une relation s'installe. J'ouvre une porte, certains s'y engouffrent, y répondent par un sourire, une conversation, une signature; d'autre se ferment, détournent la tête, se cachent et refusent de se laisser croquer; d'autres encore sont trop absorbés et ne me remarquent même pas, il ne répondent pas à l'invitation et demeurent dans le phénomène de "non prise en considération de l'autre".
De fait, plus que les portraits en eux-mêmes, ce sont les impressions, l'instant, qui comptent. Le carnet n'est en ce sens qu'une trace, mémoire d'une expérience vécue.
Julia
A lire le commentaire de Julia sur son expérience des transports en commun ( le tram Nantais, cet « entre-deux » comme elle l'énonce) son projet se veut acte prémédité de provocation de l'attention de l'autre, aux mille visages mais sans contour défini.Il lui importe donc de se donner le temps, celui de l'errance des dimanches pour s'essayer à la restitution sensorielle de son dessein altruiste. Celui-ci se développe selon deux modalités comme désigner-dessiner sa « proie » du moment et engager un dialogue muet et à distance ; retrouver, en définitive, du contact, de la densité à la présence humaine là ou il n'y avait plus « qu'image ».Par endroits le masque social se fissure et laisse advenir quelques traces discrètes et furtives de la négociation engagée par Julia. Le carnet des portraits, les annotations écrites font alors figure de traces mais l'important est ailleurs. En effet à son insu le projet s'inscrit, finement, dans les veines de l'esthétique relationnelle théorisée par Nicolas Bourriaud, il y a quelques années ou les maîtres-mots, à l'œuvre, sont proximité et inter-humain. Julia en a, à sa manière, dessiné quelques contours.
note de Bernard Descourvières, professeur
Lycée La Colinière, Nantes
Lycée La Colinière, Nantes
Information(s) pédagogique(s)
Niveau :
1ère, Terminale
Type pédagogique :
production d'élève
Public visé :
élève, étudiant, enseignant
Contexte d'usage :
travail autonome
Référence aux programmes :
la représentation, la présentation (lycée, option facultative)