l'aventure d'un projet : "à la rencontre d’une auteure en résidence d’écriture" - Troisième partie, la rencontre

Le temps de la rencontre venu, les temps morts redoutés par la classe n’ont pas eu lieu et le travail préalable d’appropriation a permis aux élèves de prendre la parole, avec moins de frilosité, Christine Van Acker souhaitant d’emblée une certaine liberté dans les échanges, afin de ne pas se retrouver dans un exercice trop scolaire et formaté.
Les élèves ont réfléchi et débattu sur des questions littéraires intéressantes : qu’est-ce qu’écrire un texte ? comment la littérature fait-elle naître une émotion ? qu’est-ce qu’un manuscrit et un brouillon ? Christine Van Acker a même partagé avec la classe quelques pages de son prochain roman, en cours d’écriture, au moment de sa visite. L'atelier d'écriture poétique qui a suivi ces échanges a donné lieu à un questionnement sur la poésie et sur la représentation que les élèves en avaient, ce qui a nourri le travail d'écriture mené à la fin de la rencontre et l’étude de ce genre plus tard dans l’année.

Pour réaliser le bilan de cette rencontre, le Journal du Lecteur s’est avéré un médiateur culturel intéressant. Les échanges collectifs ne sont pas toujours très constructifs et reposent souvent sur la volonté (ou l’acceptation) de quelques-uns à partager leurs émotions. Le passage systématique à la verbalisation écrite dans ce Journal a permis à chacun d’exprimer son avis sur la rencontre, en faisant un récit de cette expérience, en rédigeant une lettre de remerciements à l’auteur, et en réfléchissant à un article de presse destiné à être publié sur le blog du lycée pour rendre compte de cette rencontre. Les plus motivés ont partagé leur ressenti, pour les autres, il a été possible d’évaluer les bénéfices tirés de cette rencontre en lisant leurs écrits.

La dernière activité proposée à la classe a permis une dernière réflexion sur le pouvoir des mots. Elle consistait à choisir un mot nouveau, découvert lors de cette lecture, dans le carnet de Guillaume, annexe du roman, et à expliquer pourquoi ce mot avait intrigué l’élève et retenu son attention.

La rencontre avec Christine Van Acker a permis de faire le pont entre le conte et le roman réaliste, et de questionner le genre poétique pendant l’atelier d’écriture. Les élèves ont dû se montrer des lecteurs actifs pour discuter de façon pertinente de l’œuvre avec son auteur. Le romancier, le temps d’une rencontre, est devenu un être réel. Ses explications sur le processus créatif étaient concrètes et donnaient du sens au travail, plus théorique mené en classe, pour acquérir des compétences interprétatives d’analyse littéraire.
Néanmoins, cette rencontre est restée très ponctuelle. Les échanges avec l’auteur n’ont pas perduré après la résidence, parce que le projet n’avait pas été conçu comme tel. Il est donc intéressant de constater que le Journal du Lecteur demeure la « mémoire » et un appui pour réactiver les temps forts de l’année, les connaissances sur un auteur et sur son œuvre, pour que cette rencontre ne soit pas qu’un vague souvenir dans le parcours annuel de la classe.

• Focus actions éducatives

Le consentement des élèves et de leurs parents a été recueilli afin de permettre cette publication.