Quel travail mener dans des dispositifs de « soutien » en mathématiques en début de collège ?
Récit d'une expérimentation.
Motivation et présentation du travail conduit
De nombreuses heures sont consacrées dans les établissements à des dispositifs d'aide ou de soutien en mathématiques. Ces créneaux, séances assurées avec un petit groupe d'élèves, s'adressent en priorité aux élèves les plus fragiles. Les attentes sont importantes, tant sur le plan institutionnel que sur le plan familial : - faire acquérir les compétences qui devraient être construites et qui ne le sont pas, - permettre une meilleure compréhension et participation pendant la classe, - redonner confiance, - améliorer les résultats scolaires de façon significative, - ... La tâche est immense et tout professeur qui s'y est essayé n'a pu que se questionner sur la faisabilité d'une telle mission. Les pressions exercées par toutes ces attentes conduisent souvent à rechercher des progrès tangibles et rapides. Sont alors souvent proposés des contenus qui sont en phase avec ce qui est étudié dans la classe. Pourtant, malgré tous les dispositifs pédagogiques et didactiques mis en œuvre, force est de constater que, lorsqu'on vise prioritairement une efficacité immédiate, les progrès obtenus sont souvent éphémères et les difficultés ressurgissent rapidement. Les élèves, avec toute la bonne volonté possible, cherchent assez rapidement à appliquer des recettes. Les questions posées, les erreurs qui resurgissent, montrent que le sens n'est pas construit et que les élèves n'ont guère progressé. Beaucoup d'enseignants pointent malgré tout, et à juste raison, que cet accompagnement permet de soutenir ces élèves les plus fragiles et contribue à ce que certains n'abandonnent pas malgré leurs difficultés. Pour autant, ils ne se satisfont pas de ce peu d'efficacité.
C'est à partir de ce constat qu'un petit groupe de quatre professeurs, encadré par un IA-IPR, a interrogé les objectifs à donner à ces séances de « soutien » et a cherché à mettre en place des contenus de séquences permettant de faire progresser durablement les élèves dans la construction de compétences du socle commun. Il y a eu une véritable volonté à expérimenter des modalités d'accompagnement personnalisé, prenant appui sur un travail en mathématiques, visant non seulement des acquisitions en mathématiques, mais aussi un travail sur des compétences de nature à mettre plus largement l'élève en réussite : - estime de soi, - mise en situation de mener à bien une tâche complexe, - importance donnée à la collaboration entre pairs et donc au travail sur l'oral, - sens donné aux mathématiques mais plus largement à ce que l'on apprend à l'école, - développement de l'autonomie, - ...
Ce document est un compte rendu de la réflexion conduite dans cette « éprouvette ». Il relate les expériences menées lors de ces séances avec des élèves de sixième et cinquième, les ressentis des professeurs, les réussites et obstacles des élèves. Son objectif est de donner aux professeurs qui le liront l'envie d'expérimenter de nouvelles manières de penser le travail en soutien, de créer des séquences qui donnent encore plus leur place aux élèves en leur permettant une véritable activité mathématique, d'étendre ces modalités à d'autres niveaux de classes et dans d'autres contextes.