- 1ère ES
- non précisé
- enseignant
le marché de l'art(2)
1- le cartouche
Académie créatrice | Nantes |
Testé par (acad) |
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Niveau | Première |
Discipline | Sciences économiques et sociales |
Chapitre | La coordination par le marché |
Notions du programme | Institutions marchandes, droits de propriété, offre et demande, prix et quantité d'équilibre, preneur de prix, rationnement, surplus, gains à l’échange, allocation des ressources, pouvoir de marché, oligopole, monopole, asymétries d'information, externalités, biens collectifs. |
Pré-requis | Demande, offre, prix, consommation ostentatoire, effets de distinction et d’imitation. |
Axes de questionnement | - Comment fonctionne le marché de l’art ? - Quelles sont les caractéristiques du marché de l’art (marché, marché concurrentiel, marché imparfaitement concurrentiel, les défaillances de marché. |
Objectifs | - Comprendre le fonctionnement d’un marché à partir d’un exemple. - se poser les questions suivantes : Le marché de l’art est-il un marché ? Le marché de l’art est-il un marché concurrentiel ? Le marché de l’art est-il un marché imparfait ? Le marché de l’art connaît-il des défaillances de marché ? |
Déroulement de la séance | Etapes |
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en amont
1- Valeurs des œuvres d’art et explications de celles-ci
A) Vente record pour un Modigliani aux enchères à New York
Article du monde de 10-11-2015
Questionnaire :
1. Quel est le prix de « Nu couché » de Modigliani ?
2. Qui l’a acheté ?
B) Picasso, Giacometti... comment expliquer la flambée des prix des oeuvres d'art ?
Marché de l'art
Questions sur les deux documents :
1. Quel est le prix de « Nu couché » de Modigliani lors de cette dernière vente ?
2. Qui a acheté cette oeuvre de Modigliani ?
3. Quel est le prix de « Nurse » de Roy Lichtenstein lors de cette dernière vente ?
Question sur la seconde vidéo
4. A combien s'élève la plus-value dégagée sur l'oeuvre de Picasso ?
5. Quelles sont les raisons de la montée des prix de ces oeuvres du côté de la demande ?
6. Quelles sont les raisons de la montée des prix de ces oeuvres du côté de l'offre?
pendant la séance
II- Le marché de l'art : quel marché ?
Après avoir présenté le marché de l’art et expliqué la formation des prix, les élèves peuvent être regroupés dans 4 équipes. Chaque équipe sera chargée de visionner une vidéo du site de l’Académie de Versailles sur la Pédagogie inversée en S.E.S. L’objectif de ce travail en groupe sera que chaque équipe présente devant les autres élèves le thème vu dans la vidéo en ayant recours à quelque moyen souhaité par le groupe sans utiliser la vidéo et en répondant à une(des) question(s) en rapport avec le marché de l’art (question(s) posée(s) en gras). Ils pourront s’aider du questionnaire qui accompagne la vidéo pour répondre à cette question.
Questionnaire :
1. Qu’est-ce qu’un marché ?
2. Qu’est-ce que l’offre ? Qu’est-ce que la demande ?
3. Qu’est-ce qu’une institution marchande ?
4. Pourquoi les droits de propriété sont-ils au fondement des échanges ?
5. Quelles sont les limites du marché ?
6. Montrez que le marché de l’art est un marché ?
Questionnaire :
1. Qu’est-ce qu’un marché concurrentiel ?
2. Quel est l’effet de la variation du prix sur l’offre ? sur la demande ?
3. Comment le marché s’adapte-t-il si le prix initial est supérieur au prix d’équilibre ? Décrivez comment vont réagir l’offre et la demande dans ce cas.
4. Comment la quantité et le prix d’équilibre s’adaptent-ils à une modification de la courbe de demande ?
5. Pourquoi parle-t-on de gains à l’échange dans le cas de marchés concurrentiels ?
6. En quoi le marché concurrentiel permet-il une bonne allocation des ressources ?
7. Le marché de l’art est-il un marché concurrentiel ?
8. L’évolution de la demande fait-elle varier les prix sur le marché de l’art ?
9. Le marché de l’art assure-t-il une bonne allocation des ressources ?
Questionnaire :
1. Quelles sont les différentes structures de marché possibles ?
2. Quelles sont les conséquences d’une concurrence imparfaite pour les consommateurs ?
3. Quelles sont les stratégies qui permettent de renforcer le pouvoir de marché ? Expliquez le fonctionnement de chacune d’entre elles.
4. Quels sont les trois rôles des autorités de régulation de la concurrence ?
5. Le marché de l’art est-il imparfait ?
Questionnaire :
1. Qu’est-ce qu’une asymétrie d’information ?
2. Recopiez le schéma permettant d’expliquer la disparition du marché des véhicules d’occasion.
3. Comment est-il possible de lutter contre les asymétries d’information ?
4. Qu’est-ce qu’une externalité positive ? négative ?
5. Pourquoi ces externalités entraînent-elles une mauvaise allocation des ressources ?
6. Comment résoudre le problème des externalités ?
7. Qu’est-ce qu’un bien collectif ?
8. Pourquoi le marché ne peut-il pas spontanément produire de tels biens ?
9. Comment peut-on résoudre cette défaillance de marché ?
10. Quelles sont les défaillances du marché des œuvres d’art ?
approfondir
III) Approfondir
Document 1 :
Si l’inclinaison subjective individuelle intervient lors de l’achat d’une œuvre, nombre de personnes cherchent toutefois à s’assurer ensuite du bien-fondé de leur jugement initial en se renseignant sur le parcours de l’artiste pour évaluer le degré de reconnaissance dont il bénéficie dans le milieu. Tout lieu d’exposition, foire ou galerie met généralement à la disposition du public le CV de l’artiste, dans lequel sont consignés les petits événements historiques précédemment évoqués qui attestent de la reconnaissance par des experts du travail de l’artiste. Si, sur le marché les amateurs se fiaient à leur seule inclinaison subjective et à ces signaux – i.e. une information artistique objectivée – alors la concordance entre la valeur artistique et économique des œuvres serait globalement assurée. La réalité est tout autre. En fait, les personnes accordent du poids à un autre type d’information, cette fois de nature médiatique. Issue notamment du battage médiatique que font les maisons de vente aux enchères autour de quelques ventes et généralement relayée par les journaux, cette information médiatique n’a pas de fondement artistique, c’est cela qui la différencie fondamentalement de l’information artistique légitimée. L’obtention d’un prix record aux enchères n’est pas nécessairement le fruit d’une demande soutenue pour le travail de l’artiste mais peut tout simplement résulter de stratégies intéressées.
Source: Nathalie Moureau, « Tout ce qui brille n’est point or », La Vie des idées, 3 avril 2015. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Tout-ce-qui-brille-n-est-point-or.html
Document 2 :
L’explosion du nombre de milliardaires dans le monde n’a pas été sans conséquence sur l’évolution des prix et du marché. Alors qu’en 1987 Forbes décomptait 140 milliardaires, en 2014 ce chiffre était plus de 10 fois supérieur. Selon le World Wealth report, la part des œuvres d’art au sein des investissements dits « de passion » effectués par les individus les plus fortunés s’élevait à 22% . La multiplication des milliardaires alliée à l’importance des achats d’art dans leurs investissements passion a contribué à accroître le nombre d’enchérisseurs intervenant à des niveaux de prix élevés. Tandis qu’à l’aube du millénaire seuls une centaine d’acheteurs dans le monde était susceptible de dépenser plus de 5 millions pour une œuvre d’art, désormais le nombre de ces acheteurs a explosé à 1000 voire plus , et leur origine géographique s’est très largement diversifiée. S’il convient d’éviter toute généralisation hâtive et que l’effet Veblen n’est pas nécessairement le motif premier d’achat de l’ensemble de ces nouveaux venus, il n’en demeure pas moins que dans certains cas la motivation est patente, comme le soulignait Harry Bellet lors de l’achat par le milliardaire chinois Wang Jianlin de Claude et Paloma, un Picasso de 1950, pour 28,1 millions de dollars au cours d’une vente considérée comme de qualité toute relative selon les experts , et alors même que l’estimation initiale jugée comme déraisonnablement élevée était de 12 millions de dollars : « Ce n’est plus un Picasso, c’est un Wang Jianlin… Et c’est une première explication à ces prix délirants : la maison de vente a révélé le nom de l’acheteur, c’est donc qu’il voulait que cela se sache. Certains s’offrent ainsi de la notoriété ».
Source: Nathalie Moureau, « Tout ce qui brille n’est point or », La Vie des idées, 3 avril 2015. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Tout-ce-qui-brille-n-est-point-or.html
Document 3 :
Enfin, le décalage entre valeur artistique et marchande est alimenté par un troisième facteur, la spéculation. Pour le spéculateur, la valeur fondamentale de l’œuvre importe peu. Il peut acquérir sciemment des œuvres surcotées, dès lors qu’il anticipe que d’autres personnes seront prêtes à l’acheter à leur tour le lendemain ou le surlendemain à un prix encore bien supérieur. Notons que ce jeu peut fonctionner entre spéculateurs sans même qu’il y ait des naïfs parmi les acheteurs. Selon Keynes l’effet est tel « qu’il n’est pas nécessaire qu’il y ait dans le public des pigeons pour emplir la panse des professionnels ; la partie peut être jouée entre les professionnels », et l’économiste de comparer alors la spéculation à un jeu de chaise musicale en affirmant que « l’on peut trouver à ces jeux de l’agrément et de la saveur bien que tout le monde sache qu’il y a un vieux garçon en circulation ou que lors de l’arrêt de la musique certains se retrouveront sans siège » .
Source: Nathalie Moureau, « Tout ce qui brille n’est point or », La Vie des idées, 3 avril 2015. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Tout-ce-qui-brille-n-est-point-or.html
Document 4 :
Sur le marché de l’art, le phénomène de bulle et son retournement s’avèrent encore plus complexes à analyser. En effet, non seulement il est difficile de prévoir l’évolution de l’humeur du marché, mais en outre dans certaines situations, l’information artistique, théoriquement garante de la valeur fondamentale de l’œuvre, peut être biaisée. De ce fait, on ne pourra plus à proprement parler de bulle puisque la valeur artistique augmentera pour venir sinon rejoindre, du moins se rapprocher de la valeur économique. Tel est le cas lorsque les membres des instances de légitimation émettent des signaux pour attester de la qualité d’une démarche artistique , non pas en raison de leurs convictions profondes et de l’intérêt qu’ils prêtent au travail développé par l’artiste, mais plutôt parce qu’ils sont pris dans un jeu d’intérêts. Ces comportements posent des questions de fond lorsque les acteurs impliqués sont censés être des représentants de l’intérêt général. Dans un contexte de resserrements des crédits, reconnaissons que la tentation est grande pour une institution publique d’organiser une exposition autour d’un artiste médiatique, en lequel le conservateur ne croit pas nécessairement, mais qui procurera un nombre élevé d’entrées au musée, et pour laquelle une riche galerie et/ou un riche mécène partageront les frais de réalisation d’œuvres monumentales produites spécifiquement pour l’exposition.
Source: Nathalie Moureau, « Tout ce qui brille n’est point or », La Vie des idées, 3 avril 2015. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Tout-ce-qui-brille-n-est-point-or.html
Sujet : À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez quelles sont les explications et les conséquences de l’évolution des prix sur le marché de l’art.
Information(s) pédagogique(s)
Terminale : Quels liens sociaux dans des sociétés où s'affirme le primat de l'individu ?