la différenciation pédagogique : une nécessité pour favoriser la réussite de tous les élèves.

L'idée, devenue choix politique, qui consiste à permettre à 80% d'une classe d'âge d'accéder au niveau du baccalauréat, et, pour ce faire, créer d'autres baccalauréats et notamment professionnels, ne vise pas à dévaloriser le diplôme en question ni les autres. Elle projette pour un plus grand nombre d'élèves, citoyens de la République, d'apprendre plus, mieux, de manière mieux adaptée à leur profil, afin de réussir leur parcours scolaire au plus haut niveau de leurs propres possibilités en fonction de leur projet, de s'insérer dans la société en trouvant une profession qui leur permette de participer à l'essor de l'économie française.

Ce choix fait au milieu des années 80 n'est en aucune façon une mesure démagogique, mais c'est une ambition pour l'avenir. Pour autant cet objectif est-il atteint ? Pas encore. Cela ne signifie pas pour autant que cette ambition ne soit pas fondée. Mais c'est sans doute parce que les moyens pour atteindre cet objectif ne sont pas bien choisis, ou ne le sont pas avec suffisamment de détermination. Il ne suffit pas d'actionner une commande pour réorienter de façon significative tout le système éducatif fondé sur d'autres paradigmes (élitisme, école de classe). Il convient d'accompagner cette réorientation de toute une série de mesures, notamment pédagogiques, mais pas seulement, pour transformer les pratiques des professeurs. Enseigner à des élèves différents de ceux qui réussissaient dans le système antérieur, implique des modifications didactiques et pédagogiques. Sans que cela ne signifie en conséquence que les parcours d'excellence soient abandonnés. Ceux-ci sont plus diversifiés.