1 - Évaluation dans une classe ordinaire intégrant des élèves porteurs de troubles spécifiques du langage
Quand on parle d'évaluation dans la culture de l'école que l'on soit enseignant, élève ou parent, on parle en général de notes que l'on additionne, soustrait, divise pour mesurer, comparer. Bref, on parle de contrôle sommatif et cette habitude réductrice soulève toujours des questions voire des polémiques, tout particulièrement pour les élèves souffrant de troubles du langage. Elle renvoie la personne qui la reçoit à sa propre valeur et quand cette note n'est pas bonne, qu'elle est jugée injuste par la personne qui la reçoit, c'est l'estime de soi qui est atteinte. L'évaluation reste donc un problème épineux quand on l'aborde directement par l' entrée sommative. Cette entrée directe apporte peu de réponses aux problèmes qui nous préoccupent. Il est vain de proposer une activité en évaluation sommative si l'élève n'arrive pas à résoudre l'obstacle en étant guidé. Il est préférable et plus productif de multiplier les phases d'auto évaluation pour que l'élève puisse progressivement appréhender plus justement son travail et reconstruire l'estime de soi.
On commence à entrevoir des réponses quand l'évaluation est abordée dans une conception plus large qui articule évaluation et apprentissage et qui prépare à l'évaluation sommative et aux examens, bref quand on l'aborde par l'entrée formative. Cette conception liant pratiques d'évaluation et apprentissage est d'ailleurs rappelée dans toutes les circulaires de rentrée.
Ce chapitre, le plus délicat à réaliser, a été construit en étroite liaison avec les résultats d'une recherche-action conduite à l'IUFM de Strasbourg. Il a été rédigé à l'issue d'une journée de formation animée par Corinne Neuhart. La totalité des travaux est accessible sur le site de l'IUFM de Strasbourg.