Le Gouvernement s'engage à agir en faveur des personnes avec autisme
Marie-Arlette Carlotti, Ministre déléguée en charge des personnes handicapées et de la lutte contre l’exclusion a confirmé le 12 juillet dernier le lancement d’un 3ème Plan Autisme.
Malgré deux Plans Autisme, le retard français en matière de dépistage, d'accompagnement, de scolarisation, de recherche... est préoccupant.
Que comptez-vous faire ?
J'entends la grande souffrance des familles, leurs difficultés à faire reconnaitre ce handicap et à trouver des solutions d'accompagnement adaptées, dans la durée. Même si l'autisme n'est plus reconnu comme psychose depuis 2010, les discours stigmatisants demeurent. Les personnes avec autisme doivent bénéficier d'un accompagnement singulier et personnalisé, parce que chaque cas est différent. Si elles ont des besoins spécifiques, elles ont aussi les mêmes besoins que tout un chacun pour vivre en société. Nous devons donc encourager les initiatives qui leur donnent accès à toutes les facettes de la vie sociale. Dans cette perspective, et en nous appuyant sur les recommandations de bonnes pratiques de la Haute autorité de santé (HAS) et de ANESM[1] de mars 2012, nous lancerons un 3ème Plan Autisme.
Quelles seront les grandes lignes de ce 3ème Plan Autisme ?
Le 3ème Plan doit tout d'abord permettre la mise en œuvre d'une réelle politique d'inclusion des personnes avec autisme sur l'ensemble du territoire national, en gommant les disparités et les inégalités entre les régions. Parmi les axes prioritaires figure celui du diagnostic qui doit être posé non à 6 ans comme c'est généralement le cas mais dès 18 mois. Les parents doivent avoir le choix de la méthode d'accompagnement de leur enfant. Nous devons pour cela améliorer la lisibilité de l'offre en la matière, en allant dans le sens de la désinstitutionalisation. Il n'est pas normal que l'hôpital de jour soit la seule voie envisagée. Autre thème essentiel, l'inclusion scolaire. Nous travaillons d'ores et déjà avec le Ministre de l'Éducation nationale à la création de classes d'inclusion spécifiques pour les enfants avec autisme. La scolarisation des enfants handicapés étant l'une de nos priorités, nous avons créé à la rentrée 2012, 1 500 postes d'AVS-i[2]. Je veillerai à ce que les enfants avec autisme en bénéficient largement. Je n'oublie pas non plus les adultes : pour eux, nous poursuivrons la mise en œuvre du plan pluriannuel de création de places. Enfin, le Plan prévoira un soutien aux aidants familiaux en utilisant les centres de ressources autisme. Il favorisera la formation et la sensibilisation à l'autisme des professionnels, éducateurs, enseignants mais aussi généralistes ou pédiatres.
Pour atteindre ces objectifs, il sera indispensable d'investir dans la recherche, de comprendre pourquoi la prévalence de l'autisme augmente, c'est la seule manière de pouvoir agir sur ses causes. Nous devons aussi travailler dans le champ des sciences sociales et observer l'intégration du handicap, encore bien timide, dans notre société.
[1]ANESM : Agence nationale de l'évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux
[2] AVS-i : Auxiliaire de vie scolaire individuel
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source : http://www.lesforcesduhandicap.fr/dossier/rencontres/232-le-gouvernement-sengage-a-agir-en-faveur-des-personnes-avec-autisme