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voir le murmure
La leçon suivante fait suite à une réflexion des enseignants chargés de mission dans des structures de l'académie autour de la relation texte-image dans les œuvres.

Étymologiquement le mot est d'abord un son. Comment interroger visuellement ce rapport au son ? Quels liens entre le visuel et le sonore ? Comment la matérialité de l'écrit peut avoir une équivalence sonore? Comment le mot peut devenir image ?
Les élèves de cette classe de cinquième avaient amorcé leur réflexion avec un premier travail dont l'incitation était la suivante :
Faites le plus de bruit possible ... sur votre feuille !
Les élèves devaient choisir leurs moyens plastiques (techniques,format, mise en œuvre) pour réagir la demande.
Les différentes productions et la verbalisation avaient mis en évidence le rapport au format, à la couleur, aux contrastes, au volume, à l'accumulation. Certains élèves ont eu recours au texte et aux onomatopées. La typographie des lettres est apparu comme un enjeu plastique.
Pour approfondir cette réflexion sur la matérialité du mot, la proposition suivante est donnée à la classe :
L'espace de la classe murmure votre prénom |
"le mot murmure m'a fait penser à quelque chose de doux, de léger et aussi de fragile. Je voulais aussi que mon nom soit presque invisible. J'ai eu ensuite l'idée d'écrire avec des goutes d'eau. Je trouvais cela très beau et en plus facile à faire disparaitre"
"J'ai commencé par fabriquer les lettres de mon prénom avec différents matériaux. Ensuite je me suis aperçu que cela faisait un mot énorme. Alors pour évoquer quand même le murmure, j'ai cherché à dissimuler mes lettres dans un décor chargé."
Nathan
Pendant la phase de recherche, les élèves se posent des questions d'intégration, de camouflage par la couleur, la matière, le format. La forme des lettres est envisagée comme un élément visuel lié à l'outil ou au matériau d'écriture. La verbalisation fait prendre conscience de deux étapes fondamentales dans le travail :
- la recherche formelle et son intégration dans l'espace
- la prise de vue : qui par ses choix de point de vue et de cadrage va accentuer voir créer un effet de murmure (image à peine perceptible dans l'espace) ou au contraire rendre criante la présence des lettres dans l'espace de la classe (recours au gros plan par exemple) et anéantir l'idée de murmure.
Le statut de cette image (trace d'une production éphémère ou production autonome) a été abordé lors de la verbalisation. La place du spectateur-lecteur est également interrogée : possibilité ou impossibilité de lire, les lettres qui contraignent l'utilisation de l'espace...
La compréhension des constituants plastiques d'une image en permet l'utilisation à des fins fictionnelles.
Les références suivantes ont été montrées :
François Morellet,30 chefs-d'oeuvres en 30 Figure, 1988
Charles Sandison,The River, installation au Musée Branly, 2010
Ewa Partum, serie de performances, Active Poetry, 1971-1973
- Expérimenter, produire, créer : choisir, organiser et mobiliser des gestes, des outils, des matériaux en fonction des effets qu'ils produisent (Domaines 1 et 2 du socle)
- S'exprimer et analyser sa pratique : décrire et intérroger ) l'aide d'un vocabulaire spécifique ses productions - justifier ses choix (Domaines 1 et 3 du socle)
Information(s) pédagogique(s)
La matérialité de l'oeuvre : les qualités physiques des matériaux
L'oeuvre, l'espace, l'auteur, le spectateur : la présence matérielle de l'oeuvre dans l'espace, la présentation
Ressources associées
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l'image est dans le texte - musées d'Angers
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lire pour voir vraiment - Frac des Pays de la Loire
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l'espace des mots: du dicible au visible - musée des Beaux-Arts de Nantes
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- atelier