apprendre à apprendre, ensemble et pour soi-même

Le fil d'une séquence

e fonctionnement de classe fondé sur l’entraide conduit à des apprentissages personnalisés. À l’origine de ce dispositif pédagogique, il y a cette question, au cœur du métier d’enseignant : comment susciter chez les élèves l’envie d’apprendre ? "Comment les amener à trouver du plaisir à être curieux ?, ainsi que le formule É. Denos, jeune enseignante de lettres modernes. Au collège, beaucoup d’élèves sont passifs, ils écoutent, ils attendent, poursuit la professeure. Je souhaitais rendre mes élèves acteurs, mais aussi maîtres de ce qu’ils font, en leur laissant choisir le mode d’exécution". Alors comment faire travailler les élèves en équipe pour construire ou/et consolider des compétences individuelles ? Comment ce fonctionnement peut-il favoriser la prise de confiance des élèves ? Quel rayonnement sur le fonctionnement du groupe-classe ? Réponses en suivant, pour l’exemple, le fil d’une séquence à dominante d’écriture qu’É. Denos a conçue pour une classe de sixième, "Poésie : les animaux en folie" ou "Comment la poésie permet-elle de proposer un regard différent sur les animaux ?".

S'approprier les outils préparatoires au travail en autonomie

Modalités et outils de travail

Une planification collective du travail

La construction de l'entraide

Des élèves ressources

Les trois premières séances de cette séquence ont pour objectif d’initier les élèves à différentes formes poétiques et de consolider leurs connaissances en versification. Lors de ces séances, la professeure met en place quelques travaux de groupes ponctuels pour susciter de premiers échanges entre élèves. Ces séances introductives permettent aux élèves de s’approprier les outils préparatoires au travail en autonomie. Dès le début de la quatrième séance, à partir d’un programme de travail sous forme de liste, précisant également les dates et contenus des évaluations, É. Denos propose aux élèves, par groupes, d'organiser librement leur séquence : ils peuvent réaliser les tâches dans l’ordre qu’ils souhaitent. L’enseignante explicite ces modalités de travail et met à disposition des élèves des outils pour en faciliter la mise en œuvre. Parfois nouvelle pour les collégiens, cette liberté actionne les leviers de la confiance en soi, en ses pairs dans le cadre du travail d’équipe, en son professeur, également. Ce dernier observe, accompagne et guide. C’est à l’élève, qui dispose de toutes les ressources nécessaires, de développer des stratégies pour apprendre ou réaliser et cela passe, au préalable, par une planification collective du travail. Ensuite, le collégien peut solliciter l’aide des membres de son groupe, mais chacun effectue son travail individuellement, avec un temps d’échange et de recherche de consensus pour corriger des exercices, par exemple. Au fil des séances, une véritable entraide se construit dans le groupe entier ou parfois par binômes au sein de l’équipe ; les élèves apprennent à se connaître et se découvrent des affinités de travail. Ce fonctionnement permet aussi à certains collégiens de valoriser des connaissances ou compétences, ils deviennent alors "ressources" (en orthographe, en vocabulaire…) pour d’autres groupes.

Les conditions de réussite

Quelles sont les conditions de la réussite d’un tel dispositif pédagogique ? Pour É. Denos, il faut surtout tisser des liens de confiance entre élèves comme avec le professeur. Cela passe par le respect des choix relationnels des camarades pour la formation des groupes. Ensuite, l’enseignante propose des activités auxquelles elle associe des fiches d’aide complémentaire, que les élèves peuvent consulter si nécessaire. Chaque obstacle est ainsi toujours surmontable. La disponibilité du professeur qui circule dans les groupes, aide, encourage et pointe les réussites y participe aussi.