vision et images floues

« Le suivi », a priori il est possible de penser, au premier abord, qu'il s'agit, au sein d'un thème de cette nature, de n'aborder que la question du suivi des élèves. Que nenni. L'idée, ici, est de poser une sorte de loupe sur la profession et de proposer des outils d'analyse susceptibles d'éclairer l'état d'esprit et les mentalités qui animent aujourd'hui les enseignants d'EPS dans l'ensemble des professeurs de collège et de lycée. Autrement dit, il s'agit d'essayer d'appréhender dans quel état d'esprit supposé sont les enseignants d'EPS actuellement et depuis leur entrée officielle au Ministère de l'Education Nationale en 1981.

Pour cela, est posé le principe que la situation actuelle de l'état d'esprit, des mentalités des enseignants d'EPS, la façon dont ils se définissent, la manière dont ils sont perçus sont les résultantes d'une histoire, d'un cheminement de la discipline depuis son origine.

L'ontogénèse récapitule la phylogénèse affirmait Ernst HEACKEL dans sa théorie de la Récapitulation. Cette théorie postule que le développement individuel d'un organisme se fait en reproduisant les étapes de l'évolution de certains de ses ancêtres. Dans la pratique, l'énoncé de HEACKEL n'est pas tout à fait vrai ni tout à fait faux : chaque génération hérite bien du capital génétique ayant permis à la précédente génération de survivre.

Avec toutes les limites que présente cette métaphore, d'aucun pourrait postuler que l'état d'esprit et les mentalités des enseignants d'EPS d'aujourd'hui constituent une sorte d'héritage, une forme de génétique héritée de tous les états, statuts, institutions de référence par lesquels la discipline EPS est passée depuis sa création.