- 6ème
- Cycle 3
- leçon
- enseignant
- parent
- élève
- classe
créatures blanches
Cette ressource pensée et réalisée dans le cadre des programmes précédents peut être adaptée pour aborder les questions des programmes de cycle 3 et 4 en collège.
.
Une créature sort de ta feuille... Une feuille 24 x 32 cm, ciseaux, colle travail individuel - 1 séance |
Les élèves ont des feuilles de dessin usuelles. Il leur est demandé d'en découper une en deux parties égales. L'un des deux morceaux est à prendre comme support, l'autre comme matériau pour réaliser la fabrication demandée.
Contrainte : Ne rien jeter car tout doit être utilisé
Les questions de l'enseignant
En quoi le travail en monochrome peut-il permettre de s’interroger sur la cohérence de l’œuvre ? Comment les élèves vont-ils saisir l'idée de "sortir" de la feuille ? Comment vont-ils travailler cette question de l'espace limité et du support initialement plat ? |
La cohérence plastique renvoie aux rapports logiques entre les différents éléments d’une œuvre.
Dans un premier temps, la question du monochrome portait plus sur la possibilité de s'interroger sur la matérialité.
La pratique du collage apparaissait comme un moyen possible de s’interroger sur la matérialité de l’œuvre.
Pour ce dispositif, j’ai fait le choix de faire travailler les élèves uniquement avec le blanc. Cela leur permettrait de se concentrer sur le matériau en lui-même.
Les élèves, lors d’une séance précédente, ont déjà réalisé une production en volume. Les distinctions entre volume et relief, entre travail bidimensionnel et travail tridimensionnel ont été abordées. Ils ont également travaillé autour du détournement d’objets à des fins narratives.
Le verbe "sortir" a été choisi afin que les élèves se questionnent sur les limites du support, limites spatiales les bords de la feuille mais aussi limites liées au volume et à l'idée de relief, voire de scultpture avec le support qui peut devenir socle.
Sortir : Passer du dedans au dehors / Apparaître à l’extérieur, dépasser (de quelque chose) / Se découper, être nettement visible sur un fond, ressortir (source : Trésor de la langue française informatisé).
Lors de la verbalisation
L’échange autour des productions des élèves démarre autour des différentes créatures blanches et des différentes façons dont celles-ci peuvent "sortir de la feuille". Cela fait petit à petit émerger l’une des difficultés principales rencontrées par les élèves : Comment rendre visible ma créature alors que je travaille blanc sur blanc ?
La notion de monochrome émerge alors. Souvent les élèves évoquent le fait qu’ils ont fait ressortir, dépasser certaines parties du corps de la créature. Cela permet de nous interroger sur le relief créé. Ils remarquent alors que, grâce à la lumière de la salle, des ombres apparaissent également.
La matérialité est le fait d’être constitué de matière. Cette matière, ce matériau qu’est la feuille à dessin a été travaillé par les élèves à des fins créatives. Toutefois, au regard des productions réalisées, je constate que la matérialité n’est pas la notion essentielle de mon dispositif.
Les élèves ont découpé des formes dans le papier. Ils les ont juxtaposées, superposées, le but étant de créer un tout : leur créature. Le fait de ne rien pouvoir jeter les a obligés à tout utiliser même les petits fragments de la feuille qui auraient été normalement laissés de côtés.
Ainsi, "où vais-je coller ce morceau ?" est également une question que les élèves se sont posés. Ils devaient faire des choix.
Nous pouvons donc dire que, par ce dispositif, ils se sont interrogés sur la cohérence de leur production. De plus, le fait d'avoir travaillé uniquement avec du blanc les a obligés à s’interroger non pas sur les couleurs, mais véritablement sur les formes, sur l’organisation de ces formes au sein d’un espace limité et ainsi sur la composition.
.
Références abordées avec les élèves
- Kazimir MALEVITCH, Carré blanc sur fond blanc, 1918, huile sur toile, 79,4x79,4 cm, MoMA, New York
- Henri MATISSE, Deux danseurs, 1937-1938, crayons, papiers gouachés, découpés, punaisés et collés sur carton, 80x64 cm, Centre Pompidou, Paris.
- et aussi Louise NEVELSON, Piero MANZONI, Robert RYMAN, Yves KLEIN, Papiers collés de Pablo PICASSO et Georges BRAQUE