comment cadrer ?

L'infirmière du collège m'a donné une dizaine de sacs à mains excentriques décorés de bois, écailles, fanfreluches et autres. Les élèves ont représenté ces sacs en utilisant plusieurs outils depuis le début de l'année. La question du hors-champ a été entrevue lors des premiers dessins... Une analyse de certains dessins a beaucoup tourné autour de la notion de détail : ce mot pouvant prendre plusieurs sens : la forme précise du trait, l'échelle de la représentation, le détail comme forme inattendue apparue après observation du « motif ».
Les sacs présentent une diversité de matériaux, de matières, de textures intéressantes. Ils sont également constitués de plusieurs « morceaux », ce sont des objets faits d'objets... donc des objets à plusieurs niveaux d'échelle.

J'ai choisi l'appareil photo pour explorer simplement cet outil qui utilise le cadrage, pour en tester les limites (zoom, mise au point sur un objet très rapproché).

première phase « Faites une photo d'un des sacs, on ne doit voir QUE le sac. » Ils peuvent choisir un des sacs qu'ils connaissent bien (certains leurs plaisent beaucoup !) dans une caisse. Ils installent le sac où ils veulent. Ils prennent la photo (possibilité d'utiliser la macro). Chaque élève montre au suivant les fonctions de l'appareil. Pendant ce temps, les autres ont un autre travail à faire.

Pour la verbalisation, une impression de chaque photo est accrochée au panneau.

L'outil de recadrage, puis celui de la taille de l'image permettront de montrer plusieurs échelles de l'image : ensemble, objets ou textures constituant le sac, pixels. On pourra exprimer après ces modifications des questions relatives à l'échelle, au cadrage, à la numérisation, l'objet image numérique (rapports avec les méthodes d'impression : jet d'encre, offset, trames...) Les filtres disponibles sur photoshop, comme un jeu de glaces déformantes. Le tampon duplicopieur, comme moyen de copier de multiples fois des motifs, textures de l'image. Ces deux derniers outils permettent de montrer les possibilités spécifiques liées au programme utilisé et à ses calculs, transformations très simples à réaliser en numérique. Insidieusement, en faisant « jouer » les élèves avec ces outils, on leur fait pratiquer une forme d'abstraction qu'on pourra expliciter lors de la verbalisation, en notant qu'on a construit des objets non seulement abstraits (paradoxe) mais aussi virtuels (ils n'existent que dans la machine). On pourra distinguer divers modes d'abstraction : répétitif (rythmique), formel (presque gestuel).

Le cours a lieu en salle multimédia, les élèves sont regroupés en binôme, deux élèves par poste. Ils disposent d'un guide de travail (didactitiel montrant les fonctions qu'ils vont utiliser, donnant la succession des consignes). Le problème reste l'impression des images, ou leur « exposition » pour la verbalisation...

Il s'agira de vérifier si les élèves ont pu manipuler les outils mis à disposition (b2i), s'ils sont capable de mettre du sens sur leur production, quels sens ils peuvent donner à leur production, quels liens ils font avec les références proposées.