Continuité pédagogique - des conseils
Nous vous en sommes reconnaissants et vous en remercions pour les élèves.
Cet article a pour objectif de partager des idées et des points de vigilance. Nous essayerons de compléter cet article, notamment par des mutualisations de pratiques, de ressources, d’idées. Celles et ceux qui le souhaitent pourront nous écrire pour les partager. Nous travaillons à un document « type » pour faciliter cette mutualisation. Nous vous informerons de sa mise en ligne.
Ces éléments ne sont en rien des préconisations, des injonctions, des obligations. Ces éléments sont bien entendu à prendre en compte au regard des contraintes techniques des professeurs et des familles, des situations locales tant du côté élèves et familles que du côté professeur et établissement.
Dans vos établissements, certains de ces éléments auront été évoqués ou travaillés, avec des choix et solutions actés : il est primordial de travailler la continuité pédagogique que vous proposez dans ce cadre. Les familles ont besoin de lisibilité et de cohérence. Les éléments proposés dans cet article sont bien à adapter au regard de ces choix d’équipe disciplinaire et/ou d’établissement.
Dans tous les cas, parmi les éléments que vous trouverez dans cet article, il ne s’agit pas de les appliquer de façon exhaustive mais de faire des choix que vous jugerez adaptés à ces multiples aspects. Soyez assurés que ce que vous ferez, avec votre disponibilité, vos compétences et connaissances, contribuera au maintien du lien pédagogique avec vos élèves.
Quelles priorités se donner pour le maintien du lien pédagogique ?
La priorité est de créer et/ou de maintenir le lien avec les élèves et les familles, de laisser le temps à chacun (élèves, familles et professeurs) de prendre ses marques et de s’adapter à la situation.
L’urgence, pour accompagner et rassurer les familles, est de faire des propositions de travaux.
Nous vous conseillons, au moins dans un premier temps, de proposer des travaux modérés, simples et réalisables par tous, sur un temps raisonnable. Cela facilitera l’engagement des élèves.
Il ne s’agit pas d’attendre des élèves qu’ils consacrent 6h par jour de travail devant un écran : c’est peu réaliste et non souhaitable. La nature du travail des élèves et de leurs apprentissages n’est pas comparable à ce qui est possible en classe dans le cadre d’un emploi du temps intégrant toutes les disciplines.
Nous vous conseillons également de maitriser la quantité de retours demandés aux élèves pour éviter l’encombrement de vos messageries et une surcharge d’informations qu’il vous serait difficile de traiter. Là encore, rester modeste permettra d'utiliser efficacement ces informations liées aux retours des élèves.
Nous ne maitrisons pas le planning de travail des élèves au vu des paramètres possibles (organisation familiale, matériels, ...). Fournir de manière régulière un plan d'activité sur une semaine ou plus (avec des temps de travail) et poser des temps par ci par là pour que enseignant et élèves se retrouvent serait souhaitable dans la mesure du possible.
Il nous apparaît nécessaire de garder à l’esprit l'essentiel : que chaque élève fasse un peu de mathématiques, régulièrement (tous les jours si possible) au travers d’un processus clair et régulier (en évitant les changements de type de consignes autant que possible).
Comment prendre en compte la diversité des situations pour limiter au mieux les écarts ?
- Adapter la charge de travail à l’âge des élèves, à l’autonomie du public accompagné : différence collège – lycée ; différence REP +, rural, …
- Adapter le type d’activité demandé à l’âge des élèves, à leurs habitudes
- Penser des modalités de communication variées (e-lyco, CNED, pronote, école directe, ...) , dans le respect des RGPD
- Envisager des types de travaux divers
- Rester modeste dans les attendus et les retours des élèves.
- Limiter fortement le nombre de documents à imprimer : certaines familles n’ont qu’un seul smartphone comme moyen de communication.
- Laisser du temps : un temps de prise de connaissance est nécessaire par les élèves (nécessité de consulter le site et/ou ses messages, nécessité d’accéder à un outil numérique souvent partagé avec les autres membres de la famille)
Comment accompagner les familles ?
Premier élément incontournable, si cela n’a pas déjà été fait, recenser les moyens de communication que les familles ont (PC, smartphone, connexion internet, identifiants, mails, …) pour identifier les plus éloignées du numérique. Par exemple, élaborer un court Quizz ou un QCM (avec pas forcément des questions mathématiques) permet de savoir qui se connecte réellement.
Donner des éléments de repères aux familles et aux élèves :
- aider les élèves à organiser leur temps de travail :
- expliciter un calendrier,
- un plan de travail sur la semaine avec le temps à consacrer chaque jour aux tâches demandées
- temps maximum à consacrer à un exercice ou une activité (même s’il n’est pas réalisé en entier)
- temps à consacrer dans la semaine
- échéancier sur une semaine comme par exemple un plan de travail
- indiquer les exercices (voire les questions des exercices) prioritaires (au sens d’accessibles à tous), en pensant encore une fois aux élèves qui sont les moins accompagnés
- proposer des temps de remédiation
- veiller à lever les implicites dans l’organisation du travail (ce qui est explicité en classe à l’oral l’est plus rarement à la maison)
- donner des consignes qui explicitent l’accompagnement souhaité, en dehors de toute évaluation ou de tout jugement
Comment prendre de l’information sur le travail, les apprentissages, les obstacles des élèves pour les accompagner au mieux ?
Proposer certaines situations pour lesquelles on demande aux élèves et/ou aux familles:
- le temps passé,
- le besoin ou non d’aide (sur quelles questions, sur quels points),
- les ressources utilisées.
Les élèves ont déjà chez eux, pour la grande majorité, des documents de travail : cours, manuels scolaires, évaluations, ...
Une reprise de ces cours, des notions déjà vues en classe depuis le début de l’année est déjà une piste de maintien du lien pédagogique, notamment pour les élèves fragiles.
Différentes phases d’apprentissage nécessitant des adaptations et des réponses spécifiques
On peut envisager (au moins) quatre types de phase dans les apprentissages.
Il ne s’agit pas de faire toutes ces phases. Cette « catégorisation » sert uniquement à repérer et de prendre conscience des obstacles, des possibles et des adaptations nécessaires en fonction du type de travail qu’on propose aux élèves.
Phase de découverte
C’est la plus délicate à mener à distance, particulièrement en collège, c’est une phase dont vous privilégiez à juste titre le travail en classe habituellement.
Une reprise tout au moins partielle au retour sera très certainement à envisager.
- identifier les notions les plus accessibles à ce travail à distance, avec toute la vigilance nécessaire
- essayer de l’étaler sur un temps "long" pour pouvoir prendre en compte les questions des élèves
- envisager des échanges avec les élèves
- QCM permettant des retours rapides
- essayer des « classes inversées » : réfléchir aux thèmes plus adaptés à ce travail à distance
Phase de consolidation
Elle nécessite un accompagnement et une prise d’informations pour repérer les difficultés rencontrées par les élèves
- les réponsesaux questions données après un temps de 2 ou 3 jours laissé pour faire les exercices
- QCM
- Vrai/Faux avec ou sans argumentation
- demander desécrits très courts du type "Je dois retenir", "J’arrive à faire", "Je dois faire attention à", "Je dois revoir",...
demander de faire une correction par 1 (ou plusieurs) élève(s) pour diffuser au reste de la classe
Phase d’entretien
- exploitation des pages « exercices résolus » et des exercices corrigés du livre
- utilisation d’exerciseurs
Phase d’institutionnalisation (dont le "cours")
- recopier sur le support prévu : ces éléments doivent être très courts, quelques lignes
- proposer des outils de mémorisation : exemples à retenir, contre-exemples à retenir, questions-réponses, automatismes,...
- proposer des fiches-méthodes pour consolider des réflexes et automatismes sur certains types d’exercices
- plus complexe dans la mise en œuvre, proposer aux élèves d’élaborer tout ou partie du cours : diversifier les productions en laissant le choix aux élèves du support (cours, cartes mentales, fiches, questions-réponses, ...)
La phase de découverte nécessite une plus grande autonomie dans les apprentissages et dans l’exploitation de ressources, une confiance en soi déjà solide pour l’envisager seul.
Les trois dernières phases sont plus accessibles a priori pour les élèves.
Nous restons en contact avec vous pour vous accompagner.
Les IA/IPR de mathématiques
La lettre Edu'Num n°33 (mars 2020) :
Sur France 4, des séances enregistrées par des professeurs de l’éducation nationale.
- Chaque matin, des séances premier degré.
- Chaque après-midi « Lumni-collège » 30 minutes de français à 14h, et 30 minutes de mathématiques à 14h30.
- Chaque après-midi, « Lumni-lycée » une séance lycée de 45 minutes à 15 heures avec une discipline par jour : lundi français, mardi mathématiques, mercredi anglais, jeudi histoire-géographie, vendredi Physique-chimie et SVT en alternance.