associer un objectif lexical à toute activité d’apprentissage
Définir un objectif d'ordre lexical, quel que soit le domaine disciplinaire, favorise la compréhension des mots en contexte, facilite leur utilisation, et au-delà, permet de repérer les caractéristiques de leur fonctionnement syntaxique et orthographique. Cela peut aussi aider les élèves à repérer les caractéristiques de leur fonctionnement syntaxique et orthographique.
A l'école maternelle :
Définir un objectif d'ordre lexical :
favorise le développement du langage en situation, du langage d'évocation et l'accès au langage écrit.
favorise l'acquisition d' « un langage oral riche, organisé et compréhensible par l'autre ».
permet de découvrir et comprendre le monde, de l'organiser, en lien avec les champs lexicaux précisés par les programmes.
Quelques principes :
Utiliser les mots...
La compréhension des mots doit être abordée au travers de situations de communication proposant un vocabulaire riche et adapté. Il est indispensable que les élèves puissent réutiliser les termes issus d'un corpus de mots donnés, en leur proposant des productions langagières diverses, dans des contextes multiples et par le biais de supports variés.
...avant de les mémoriser
Un des objectifs consiste à développer la mémoire lexicale (celle des mots) et la mémoire sémantique (celle du sens des mots). Les mots doivent pouvoir entrer dans des collections et des catégories reliées entre elles dans un réseau de significations.
Dès l'école maternelle, les élèves commencent à appréhender les premières relations morphologiques des mots. En jouant avec le langage, ils développent des attitudes réflexives et d'observation sur le matériau que constitue la langue.
La séquence 6 du dvd « Apprendre à parler », du SCEREN-CNDP, montre la découverte du mot terrarium à partir d'une analyse morphologique.
Le vécu des situations, les mots de l'adulte, les feedbacks qu'il propose en écho des approximations de l'enfant, permettent une première appréhension de ces mots en situation. L'acquisition du vocabulaire doit être organisée : · en augmentant progressivement le nombre de mots visés · en utilisant des vecteurs pédagogiques variés (mise en situation dans un thème motivant, utilisation dans un album-écho, jeux sur les imagiers...)
A l'école élémentaire :
Définir un objectif d'ordre lexical :
permet de diversifier et structurer les acquisitions.
permet de découvrir les relations qu'entretiennent les mots, du point de vue du sens et de l'orthographe lexicale.
Le développement de la conscience morphologique :
La conscience morphologique est l'habileté qui permet à l'enfant de construire le sens d'un mot à partir de ses constituants. Il identifie les morphèmes qui le composent pour accéder au sens. Elle favorise l'extension du vocabulaire parce qu'elle fournit à l'élève le moyen de déterminer le sens d'un mot nouveau, jamais lu ou entendu.
Pascale Colé, professeure de psychologie cognitive, Université de Provence : «Selon les chercheurs, la maîtrise des règles morphologiques provoquerait un phénomène de «propagation» qui permettrait, chaque jour, pour chaque mot appris d'en comprendre en plus 1 à 3 (en moyenne) qui lui sont reliés morphologiquement.»
Le vocabulaire spécifique à chaque domaine disciplinaire constitue bien souvent une difficulté dans la compréhension des situations. C'est le cas des pots polysémiques ( ex : sommet en géographie et en géométrie). Il conviendrait d'identifier précisément ces mots au moment de la préparation de la séance, afin de prévoir d'en construire le sens avec les élèves, dans le cadre du domaine abordé.
Certains mots relèvent d'une terminologie spécifique et sont peu utilisés dans le langage courant. La simple rencontre de ces mots ne suffit pas.
« Dieu ordonne (aux clercs) d'enseigner à garder la vraie foi, et de plonger ceux qu'ils ont instruits dans l'eau sainte du baptême... Ils doivent donc veiller, s'abstenir de bien des aliments, prier sans cesse pour les misères du peuple et pour les leurs. Les nobles sont les guerriers protecteurs des églises. Ils sont les défenseurs du peuple, des grands comme des petits, de tous enfin, et assurent du même coup leur propre sécurité. L'autre classe est celle des serfs : cette race malheureuse ne possède rien qu'au prix de sa peine. Argent, vêtement, nourriture, les serfs fournissent tout à tout le monde, pas un homme libre ne pourrait subsister sans les serfs... et le serf ne voit point la fin de ses larmes et de ses soupirs.
La maison de Dieu que l'on croit une est donc divisée en trois : les uns prient, les autres combattent, les autres enfin travaillent. Ces trois parties qui coexistent ne souffrent pas d'être disjointes, les services rendus par l'une sont la condition des œuvres des deux autres, chacune à son tour se charge de soulager l'ensemble. » Adalbéron de Laon, évêque, 1023
Texte issu d'une fiche de travail destinée à des élèves de CM1
Par exemple, ce texte destiné à des élèves de cycle 3 dans le cadre d'une séance sur le Moyen Age doit interpeller la vigilance de l'enseignant lors de sa préparation. La compréhension même du fait historique implique de définir le sens du mot serf avec les élèves, mot faisant partie d'un lexique particulier, celui de l'histoire, mais pas du langage usuel. Néanmoins ce mot a vocation a être connu des élèves d'un point de vue culturel.