échos de stage : vous avez dit écrire ?

Le stage "Vous avez dit écrire ?" a rassemblé 17 professeurs de collèges, de lycées d'enseignement général et de lycées professionnels de disciplines variées, tous intéressés par l'acte d'écrire avec des élèves : lettres, documentation, histoire géographie, espagnol, musique, éducation physique et sportive. de collèges et de lycées professionnels. Il s'est déroulé au lycée Chevrollier à Angers en novembre 2008.

Les pratiques d'écriture des jeunes restent le plus souvent très marquées par l'évaluation de l'écrit. Pourtant, c'est l'intérêt, le plaisir, la valorisation par l'échange, la relation constante écriture/lecture qui seuls peuvent installer et conforter des comportements d'"écrivants". Il est donc important de développer des stratégies qui permettent la mise en situation d'écriture réelle des jeunes dans le cadre scolaire.

Le stage  proposait de faire le point sur les pratiques d'écriture des jeunes au sein de l'institution scolaire et de développer ces pratiques autant au sein des activités de la classe dans le cadre des programmes qu'en dehors avec les propositions  existantes (Étonnants Voyageurs, concours, mais aussi ateliers artistiques, hors temps scolaire) ou en dehors des dispositifs institutionnels (clubs).
Il a également permis une mise en situation d'écriture des enseignants. Il serait en effet illusoire de penser pouvoir faire écrire si l'on ne vit pas soi-même l'aventure de l'écriture pour prendre la mesure de ce qui est en jeu et des difficultés.

• Écrire, c'est parler de soi. Il y a dans l'écriture une dimension d'effusion, d'expression personnelle. La difficulté est de travailler le texte pour aller au-delà de l'expression spontanée et produire un écrit construit.
• Écrire, c'est se mettre à l'écoute de soi, des autres, du monde.
• L'écriture a un rythme. C'est à celui qui écrit de trouver sa propre respiration. Mais c'est un travail et cela ne peut se construire que dans la durée. La lecture à haute voix peut aider à la mise en place de ce rythme.
• Lire et écouter les autres, c'est nourrir sa propre écriture.
• Écrire, c'est nécessairement écrire régulièrement. C'est aussi écrire aussi souvent qu'il le faut pour que s'installe une ritualisation de l'acte d'écriture qui est souvent chemin de fécondité.
• Écrire, c'est ré-écrire. Importance du brouillon, de la relecture, de la ré-écriture. Et Ré-écrire, ce n'est pas seulement corriger, recopier. C'est d'abord reconsidérer après un temps de repos du texte ce que l'on avait écrit. C'est également forger le texte au feu de la lecture à haute voix et de l'échange avec des lecteurs.
• Écrire, c'est construire. Il y a une dimension expansive (j'ajoute, je développe, je précise) et une dimension restrictive ("j'écris avec ma gomme" comme disait Guillevic).
• Écrire, c'est toujours écrire pour. Il y a un destinataire et son existence est même un moteur puissant de l'écriture. Ce destinataire, lecteur virtuel, peut être soi-même, consciemment ou inconsciemment. Il peut être un lecteur connu qui ne lira jamais l'écrit qui lui est potentiellement destiné. Il peut enfin être un lecteur réel qui lira. Autant de lecteurs, autant d'écrits possibles.
• Écrire, c'est vivre une aventure structurante pour soi. Pour sa relation aux autres aussi.
  

Au cours de ces deux journées, quatre communications ont faites aux stagiaires, émaillées d'exemples et d'échos d'activités transférables dans les pratiques des stagiaires :

• écrire autour d'une problématique de santé, un projet mené au lycée Chevrollier d'Angers et présnté par Catherine Delessale, professeur de lettres. Ce projet fait l'objet d'une ressource pédagogique.
  
• écrire des nouvelles dans le cadre du concours Étonnants Voyageurs, un projet mené au lycée David d'Angers par Jean-Yves Maurille, professeur de lettres. Ce projet fait l'objet d'une ressource pédagogique.
• écrire dans le cadre d'un Atelier Artistique, un projet d'écriture longue mené avec l'écrivain Jean-François Morange par Stéphane Goni, professeur de lettres au lycée Jean Perrin de Rezé.
• écrire avec et sur ses lectures, un projet de carnet de lecteur mené par Catherine Nabat, professeur de lettres au lycée Ambroise Paré de Laval, et formatrice.