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d'une image à l'autre
Cette proposition a été faite assez tôt dans l'année, au milieu du premier trimestre. Le volume horaire en classe de première enseignement de spécialité (4 heures par semaine) nous invite en effet à penser notre enseignement dans le cadre d'une progression prévisionnelle annuelle (voir un exemple).
Cette programmation, ou ce parcours, permet de travailler et de croiser l'ensemble des compétences attendues dès les premières semaines de cours.
L'un des objectifs de cette situation d'enseignement était d'aborder la description et l'analyse d'oeuvre de manière ludique, tout en montrant dès le début d'année l'articulation entre la pratique plastique et la culture arttistique.
Objectifs visés :
- questionner l'écart entre une oeuvre plastique et sa description à l'écrit
- apprendre à regarder une oeuvre d'art et à la décrire en étant attentif à ses dimensions matérielles et plastiques
- travailler à deux mais à l'aveugle (se faire confiance)
- interroger le processus de réalisation d'une oeuvre
- appréhender un travail plastique comme un acte d'interprétation
Compétences travaillées :
- utiliser un vocabulaire spécifique et précis pour décrire une oeuvre avec clarté
- interroger une oeuvre du point de vue de l'auteur et du spectateur
- exploiter des informations pour servir un projet de création
- développer un travail plastique dans un cadre défini et avec des contraintes
- analyser et interpréter une pratique, une démarche, une oeuvre avec un recul réflexif
Déroulement :
Lors de la première séance, les élèves sont divisés en deux groupes et répartis dans deux salles. Chaque élève tire au sort une reproduction d'une oeuvre, sans titre ni nom d'auteur, avec pour seule indication le médium utilisé et le format.
Il leur est demandé d'observer attentivement cette reproduction et de la décrire le plus précisément possible à l’écrit en veillant à prendre en compte l’ensemble des données matérielles et plastiques et en utilisant un vocabulaire approprié.
Au début de la deuxième séance, les textes du groupe 1 sont attribués à des élèves du groupe 2 et vice-versa.
Il s'agit alors pour chacun d'entre eux de retranscrire plastiquement l’œuvre décrite en suivant scrupuleusement les indications du texte reçu.
Une fois les travaux réalisés, la dernière séance est l'occasion de les présenter dans la salle d'exposition en confrontant les trois éléments : l’image originale, sa description écrite et sa proposition de reconstitution plastique.
La verbalisation permet alors de faire le point sur les difficultés rencontrées et les compétences travaillées tout au long de la séquence.
Document distribué aux élèves avec questionnaire à renseigner
Les élèves ont semblé fortement mobilisé par les différentes phases de cette proposition et le fait de travailler "à l'aveugle", chacun attendant avec impatience le moment où il allait pouvoir découvrir l'oeuvre de départ.
De même, la curiosité était grande quant à la manière dont un autre élève avait interprété plastiquement la description rédigée lors de la première étape afin d'en mesurer la précision mais aussi repérer les éventuels manques ou approximations.
A cet égard, la verbalisation a permis de pointer les qualités et les omissions de la plupart des descriptions écrites : si le sujet, les couleurs, l'organisation spatiale sont dans l'ensemble bien traduits, il apparaît souvent plus difficile de nommer les relations plastiques entre les différents éléments et surtout de qualifier la facture et les degrés d'écart avec le réel.
Le choix des oeuvres avait d'ailleurs volontairement porté sur des peintures et des sculptures, en général figuratives, mais non ou peu réalistes et cela pour deux raisons :
- ne pas mettre les élèves en difficulté (pas simple pour eux de sculpter comme Michel-Ange et de peindre comme Raphaël ou Caravage par exemple !)
- appréhender justement la manière dont la modernité prend ses distances avec un certain type de réprésentation mimétique, la dimension artistique s'exprimant dans les caractéristiques et les intentions de cet écart.
Les élèves se sont d'ailleurs aperçus qu'ils décrivaient souvent l'oeuvre dans ses moindres détails (ce qui est représenté) mais parvenaient rarement à caractériser son style et ses enjeux plastiques (comment et pourquoi).
Ils ont noté également que les sculptures en argile semblaient plus fidèles en raison peut-être des qualités propres de ce matériau et de la technique du modelage. L'importance des composants matériels et plastiques a aussi été relevée dans les oeuvres picturales, les élèves ayant remarqué à raison qu'ils avaient travaillé avec de la gouache ou de l'acrylique sur papier alors que les peintures d'origine étaient le plus souvent des huiles sur toile, ce qui permet d'autres effets, d'autres rendus, et d'autres gestes.
Lors des semaines suivantes, des situations d'analyse d'oeuvres (à l'oral et à l'écrit) ont permis de revenir collectivement sur ces constats et à chaque élève de progresser dans cet exercice.
Quelques exemples d'une image à l'autre (en passant par le texte)
Emil NOLDE, Spectateurs au cabaret 1911, (Huile sur toile, 86 x 99 cm)
transcription de Jonathan
Auguste RODIN, Etude pour la tête de Balzac, 1891 (Argile, 15 x 9 x 14 cm)
transcription de Mathis
transcription de Lino
Frantisek KUPKA, Les touches de piano, le lac, 1909 (Huile sur toile, 79 x 72 cm)
transcription de Clémence
FISCHLI & WEISS, Brunelleschi invente la perspective, 1981-2012 (Argile, 30 x 20 x 20 cm)
transcription de Toinon
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